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WALLS DESAVOUE PAR AYRAULT

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a vivement contredit son ministre de l’intérieur mercredi et annoncé qu’en cas de « faute », l’arrêté de reconduite à la frontière de la famille de Leonarda sera « annulé ». « La base de l’État républicain, c’est le droit. Mais la base de l’État républicain, c’est aussi l’humanité et la fraternité », a insisté Ayrault. La fracture provoquée par la politique de Manuel Valls au sein du gouvernement apparaît pour la première fois de manière claire.

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L’impunité de Manuel Valls au gouvernement vient de prendre fin. Mercredi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault l’a clairement démenti en annonçant qu’en cas de « faute », l’arrêté de reconduite à la frontière de la famille de Léonarda sera « annulé ». Un signe de la fracture provoquée par la politique de Manuel Valls au sein du gouvernement.

Deux images suffisent à résumer les divergences au sein de l’exécutif. D’un côté, Manuel Valls en marge des obsèques d’un gendarme à Lorient, mercredi matin (avant un départ pour les Antilles). De l’autre, Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale quelques heures plus tard. Le premier défend sans ciller la décision prise par « les services de l’État » et « la police » d’expulser la famille Dibrani et d’être allés chercher la fille aînée, Leonarda, à bord d’un bus lors d’une sortie scolaire.

« J’ai vu qu’il y a une polémique, polémique que je crois inutile, stérile. (…) Sur ces sujets-là, j’invite chacun à garder son sang-froid », a-t-il dit face caméra. Avant de préjuger du résultat de l’enquête administrative annoncée mercredi matin pour déterminer la légalité de la procédure : « Pour que chacun se rende compte que sur ce cas, comme sur bien d’autres, la procédure et la loi ont été respectées, le respect des personnes a été respecté, je leur demande d’attendre tranquillement, sereinement le résultat de cette enquête. » Et le ministre de l’intérieur d’insister : « Je ne doute pas de l’engagement des services de l’État mais afin que cette polémique cesse, l’inspection mènera ce travail, établira les faits et me rendra compte dans les prochains jours. »

Un discours dans la droite ligne du communiqué publié mardi soir par le ministère de l’intérieur. N’y figure aucune critique des services de l’État sur les conditions de l’interpellation. Il y est encore moins question d’une enquête administrative pour déterminer la légalité de la procédure. Et pour cause : c’est après un entretien entre Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault mercredi matin que cette enquête, confiée à l’inspection générale de l’administration, a été lancée, et l’initiative a été annoncée par Matignon, pas par l’Intérieur.

Il faut écouter Jean-Marc Ayrault, interrogé lors des questions au gouvernement par une UMP décidément amnésique sur la politique migratoire de Nicolas Sarkozy, pour mesurer l’exaspération du premier ministre. Valls est absent de l’hémicycle, en déplacement aux Antilles, « à ma demande », précise l’ancien maire de Nantes. Ayrault annonce que les résultats de l’enquête administrative seront connus « dans 48 heures ». Puis entrouvre la porte d’un retour de la famille Dibrani en France : « En fonction des résultats de cette enquête, je prendrai toutes les responsabilités qui s’imposeront le moment venu. S’il y a eu faute, l’arrêté de reconduite à la frontière sera annulé, cette famille reviendra pour que sa situation soit réexaminée en fonction de notre droit, de nos principes et de nos valeurs. »

Ayrault va même plus loin en disant « comprendre » l’émotion suscitée par l’expulsion et en laissant penser, contrairement à son ministre de l’intérieur, que toutes les procédures n’ont pas été respectées. « Je voudrais rappeler que les arrêtés de reconduite n’autorisent pas que des enfants scolarisés puissent être interpellés au sein de l’enceinte scolaire. Et l’enceinte scolaire, ce sont aussi les activités qui sont associées à l’école, et notamment les déplacements dans le cadre des activités scolaires. Et c’était le cas dans cette situation », a-t-il précisé devant les députés. Une phrase qui renvoie aux circulaires sur l’interpellation d’élèves dans le cadre scolaire (lire l’article de Lucie Delaporte). « La base de l’État républicain, c’est le droit. Mais la base de l’État républicain, c’est aussi l’humanité et la fraternité », a insisté Ayrault.

À Matignon, on reste malgré tout prudent sur le résultat de l'enquête administrative. « On attend les faits », dit-on. Mais dans l'entourage du premier ministre, il est clair qu'en cas d'expulsion, « on ne va pas les chercher à l'école. C'est un principe qui doit s'appliquer ».

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, lors de son point presse hebdomadaire à l’Élysée, est restée plus réservée, refusant de commenter les faits avant les résultats de l’enquête administrative et insistant sur l’existence de deux versions de l’expulsion (lire l’article de Carine Fouteau). Selon la ministre des droits des femmes, le sujet n’a pas été abordé en conseil des ministres, auquel Valls, en déplacement à Lorient, ne participait pas.

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a vivement contredit son ministre de l’intérieur mercredi et annoncé qu’en cas de « faute », l’arrêté de reconduite à la frontière de la famille de Leonarda sera « annulé ». « La base de l’État républicain, c’est le droit. Mais la base de l’État républicain, c’est aussi l’humanité et la fraternité », a insisté Ayrault. La fracture provoquée par la politique de Manuel Valls au sein du gouvernement apparaît pour la première fois de manière claire.

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L’impunité de Manuel Valls au gouvernement vient de prendre fin. Mercredi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault l’a clairement démenti en annonçant qu’en cas de « faute », l’arrêté de reconduite à la frontière de la famille de Léonarda sera « annulé ». Un signe de la fracture provoquée par la politique de Manuel Valls au sein du gouvernement.

Deux images suffisent à résumer les divergences au sein de l’exécutif. D’un côté, Manuel Valls en marge des obsèques d’un gendarme à Lorient, mercredi matin (avant un départ pour les Antilles). De l’autre, Jean-Marc Ayrault à l’Assemblée nationale quelques heures plus tard. Le premier défend sans ciller la décision prise par « les services de l’État » et « la police » d’expulser la famille Dibrani et d’être allés chercher la fille aînée, Leonarda, à bord d’un bus lors d’une sortie scolaire.

« J’ai vu qu’il y a une polémique, polémique que je crois inutile, stérile. (…) Sur ces sujets-là, j’invite chacun à garder son sang-froid », a-t-il dit face caméra. Avant de préjuger du résultat de l’enquête administrative annoncée mercredi matin pour déterminer la légalité de la procédure : « Pour que chacun se rende compte que sur ce cas, comme sur bien d’autres, la procédure et la loi ont été respectées, le respect des personnes a été respecté, je leur demande d’attendre tranquillement, sereinement le résultat de cette enquête. » Et le ministre de l’intérieur d’insister : « Je ne doute pas de l’engagement des services de l’État mais afin que cette polémique cesse, l’inspection mènera ce travail, établira les faits et me rendra compte dans les prochains jours. »

Un discours dans la droite ligne du communiqué publié mardi soir par le ministère de l’intérieur. N’y figure aucune critique des services de l’État sur les conditions de l’interpellation. Il y est encore moins question d’une enquête administrative pour déterminer la légalité de la procédure. Et pour cause : c’est après un entretien entre Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault mercredi matin que cette enquête, confiée à l’inspection générale de l’administration, a été lancée, et l’initiative a été annoncée par Matignon, pas par l’Intérieur.

Il faut écouter Jean-Marc Ayrault, interrogé lors des questions au gouvernement par une UMP décidément amnésique sur la politique migratoire de Nicolas Sarkozy, pour mesurer l’exaspération du premier ministre. Valls est absent de l’hémicycle, en déplacement aux Antilles, « à ma demande », précise l’ancien maire de Nantes. Ayrault annonce que les résultats de l’enquête administrative seront connus « dans 48 heures ». Puis entrouvre la porte d’un retour de la famille Dibrani en France : « En fonction des résultats de cette enquête, je prendrai toutes les responsabilités qui s’imposeront le moment venu. S’il y a eu faute, l’arrêté de reconduite à la frontière sera annulé, cette famille reviendra pour que sa situation soit réexaminée en fonction de notre droit, de nos principes et de nos valeurs. »

Ayrault va même plus loin en disant « comprendre » l’émotion suscitée par l’expulsion et en laissant penser, contrairement à son ministre de l’intérieur, que toutes les procédures n’ont pas été respectées. « Je voudrais rappeler que les arrêtés de reconduite n’autorisent pas que des enfants scolarisés puissent être interpellés au sein de l’enceinte scolaire. Et l’enceinte scolaire, ce sont aussi les activités qui sont associées à l’école, et notamment les déplacements dans le cadre des activités scolaires. Et c’était le cas dans cette situation », a-t-il précisé devant les députés. Une phrase qui renvoie aux circulaires sur l’interpellation d’élèves dans le cadre scolaire (lire l’article de Lucie Delaporte). « La base de l’État républicain, c’est le droit. Mais la base de l’État républicain, c’est aussi l’humanité et la fraternité », a insisté Ayrault.

À Matignon, on reste malgré tout prudent sur le résultat de l'enquête administrative. « On attend les faits », dit-on. Mais dans l'entourage du premier ministre, il est clair qu'en cas d'expulsion, « on ne va pas les chercher à l'école. C'est un principe qui doit s'appliquer ».

La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, lors de son point presse hebdomadaire à l’Élysée, est restée plus réservée, refusant de commenter les faits avant les résultats de l’enquête administrative et insistant sur l’existence de deux versions de l’expulsion (lire l’article de Carine Fouteau). Selon la ministre des droits des femmes, le sujet n’a pas été abordé en conseil des ministres, auquel Valls, en déplacement à Lorient, ne participait pas.



17/10/2013
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