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TAPIE ET SON AVOCAT MIS EN EXAMEN POUR ESCROQUERIE

Tapie et son avocat mis en examen pour escroquerie en bande organisée (libération)

(Mis à jour: )
Bernard Tapie (ici en mai 2013).
Bernard Tapie (ici en mai 2013). (REUTERS)

actualisé L'homme d'affaires a été mis en examen à l'issue de sa garde à vue de 96 heures dans l'affaire de l'arbitrage rendu en sa faveur dans le cadre de la vente d'Adidas et de son conflit avec le Crédit Lyonnais.

Après quatre jours de garde à vue, Bernard Tapie a été mis en examen vendredi pour «escroquerie en bande organisée» dans l’enquête sur l’arbitrage controversé de son litige avec le Crédit lyonnais. Me Maurice Lantourne, son avocat, a aussi été mis en examen pour «escroquerie en bande organisée» à l’issue de sa garde à vue, a annoncé le parquet de Paris dans un communiqué.

Comme Tapie, Maurice Lantourne, qui avait été placé mardi en garde à vue à la brigade financière, a été placé sous contrôle judiciaire. «L’étude du dossier ne permet pas de comprendre la raison de la mise en examen, ni pour lui ni d’ailleurs pour les autres mis en cause», a déclaré à l’AFP l’avocat de Me Lantourne, Me Paul-Albert Iweins. «Nous avons donc désormais accès au dossier et nous allons faire valoir tous les éléments de défense dans l’intérêt de Maurice Lantourne», a-t-il ajouté.

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L’ex-ministre, 70 ans, qui a connu la gloire puis la prison avant de revenir aux affaires grâce à cette décision polémique qui lui avait octroyé plus de 400 millions d’euros en 2008, a dans la foulée été libéré sous contrôle judiciaire, avec interdiction de communiquer avec certains des protagonistes du dossier.

De son côté, le Consortium de réalisation (CDR), organisme sous tutelle de l’Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais, a déposé un recours devant la cour d’appel de Paris contre cette sentence arbitrale qui avait mis fin au contentieux sur la vente d’Adidas en 1993.

Bernard Tapie est la quatrième personne mise en examen «pour escroquerie en bande organisée» par les magistrats qui soupçonnent l’arbitrage d’avoir été truqué à son profit.

Annonçant aux journalistes cette mise en examen, Me Hervé Temime, un des avocats de M. Tapie, a affirmé que le dossier était «vide d’élément susceptible de démontrer que la sentence arbitrale, son résultat, est le fruit d’une escroquerie, d’un plan concerté».

«Il n’y a rien qui soit de nature à remettre en cause cet arbitrage, rien qui soit de nature à justifier la mise en examen dont il est l’objet» a poursuivi Me Temime, flanqué de son confrère Me Philippe Dehapiot, à sa sortie de l’Hôtel-Dieu à Paris. C’est dans cet hôpital, à deux pas du Palais de justice, qui dispose d’une salle spécialisée pouvant accueillir des gardés à vue nécessitant une surveillance médicale, que l’homme d’affaires a passé l’essentiel de sa garde à vue.

Parti «se reposer loin de Paris» selon son conseil, Bernard Tapie compte s’exprimer lundi soir sur cette affaire. Les juges d’instruction soupçonnent cet arbitrage d’avoir été biaisé à son profit. Ils veulent savoir comment l’homme d’affaires a plaidé sa cause à l’Elysée et au ministère de l’Economie et s’intéressent de près à ses liens avec les arbitres.

Impartialité

Cet aspect est également central dans la garde à vue de son avocat de longue date, Me Maurice Lantourne, qui devrait également être présenté vendredi aux juges. Les magistrats s’interrogent notamment sur les liens professionnels de Me Lantourne avec un des trois arbitres, Pierre Estoup, qui a lui été mis en examen fin mai, et sur les conditions de sa désignation. Mais pour Me Temime, «rien ne permet d’affirmer que M. Tapie ait eu directement ou indirectement des liens avec M. Estoup susceptibles de remettre en cause son impartialité.»

«Aucun élément de nature politique, ni dans sa relation avec Nicolas Sarkozy, ni dans ses relations avec quelque membre que ce soit de l’Elysée ou d’un ministère quelconque ne font partie des éléments qui figurent dans les reproches qui lui sont faits en l’état» a-t-il poursuivi.

Interrogé par les policiers le 31 juillet 2012, Bernard Tapie leur avait affirmé n’avoir «jamais parlé du dossier» à un président de la République, à un Premier ministre, ministre ou aux membres de leurs cabinets. «J’ai rencontré Messieurs Guéant et Pérol mais pas pour ce dossier», assurait-il.

L’enquête a depuis montré qu’il s’était rendu de nombreuses fois à l’Elysée, notamment deux mois après l’élection de M. Sarkozy, en juillet 2012, à une réunion uniquement sur l’arbitrage, organisée par Claude Guéant. L’ex-ministre de l’Intérieur devrait prochainement être interrogé par les juges.

«Laisser entendre que Nicolas Sarkozy y est pour quoi que ce soit est un coup monté» pour l’atteindre politiquement, avait dénoncé Bernard Tapie. Une analyse réitérée dans son livre paru jeudi.

Dans un communiqué, le CDR, dont l’ancien président Jean-François Rocchi est également poursuivi, a justifié vendredi sa demande de «remise en cause de la sentence arbitrale». Les investigations «ont révélé l’existence d’indices graves et concordants permettant de considérer que l’arbitrage a été entaché de fraude», estime le CDR.

Dans ce dossier, l’actuel PDG d’Orange, Stéphane Richard, ancien directeur de cabinet de l’ex-ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a également été mis en examen. La patronne du FMI a elle été placée sous le statut de témoin assisté



30/06/2013
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