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SARKOZY MIS EN EXAMEN DANS L'AFFAIRE BETTENCOURT

Bettencourt: Sarkozy est mis en examen pour abus de faiblesse

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Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, a annoncé jeudi soir son avocat Thierry Herzog, cité par l'AFP. L'ex-président de la République a quitté le palais de justice de Bordeaux dans la soirée, après plusieurs heures d'audition par le juge Jean-Michel Gentil qui l'a confronté à au moins quatre anciens membres du personnel de Liliane Bettencourt, l'héritière de l'Oréal. L'avocat de l'ancien président a dénoncé une décision «incohérente sur le plan juridique, et injuste» et annoncé vouloir «former immédiatement un recours». Un communiqué du parquet de Bordeaux précise que cette mise en examen pour abus de faiblesse concerne non seulement un rendez-vous de février 2007 mais l'ensemble de cette année d'élection présidentielle. Il a été établi que Liliane Bettencourt n'a plus toutes ses facultés depuis septembre 2006.

L'ancien président a notamment été confronté à Pascal Bonnefoy, l'ex-majordome de Liliane Bettencourt et auteur des enregistrements pirates à l'origine du scandale révélé en juin 2010 par Mediapart. La confrontation, organisée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil à Bordeaux, devait permettre à la justice de vérifier combien de fois Nicolas Sarkozy s'est rendu chez l'héritière du groupe L'Oréal pendant la campagne présidentielle de 2007. Il s'agissait ensuite d'établir s'il l'avait rencontrée et si des remises d'argent liquide ont été effectuées lors de ces rendez-vous.

© Reuters

Déjà convoqué, puis placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012, à l'issue de douze heures d'audition, Nicolas Sarkozy n'avait reconnu s'être rendu qu'une seule et unique fois pendant la campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, où il aurait rencontré rapidement André Bettencourt, aujourd'hui décédé.

Or les enquêteurs s'intéressent à un possible autre rendez-vous évoqué dans le journal intime de François-Marie Banier, confident de Liliane Bettencourt. A la date du 26 avril 2007, celui-ci rapportait des propos tenus devant lui par la milliardaire : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. » Mais, toujours selon l'AFP, le juge a depuis multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, et qu'il avait rencontré Liliane Bettencourt à ces occasions.

Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, est de fait au cœur des investigations. Mis en examen dans le dossier, il est aujourd'hui soupçonné d’avoir été la cheville ouvrière, pour le compte des Bettencourt, d’un « système de “mise à disposition d’espèces par compensation” du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d’euros », selon une ordonnance du 22 mars 2012 signée par le juge Gentil. 

Les résultats d’une commission rogatoire internationale ont permis d'établir que deux retraits d’espèces de 400.000 euros chacun ont eu lieu en 2007, en pleine campagne présidentielle, à des dates tout sauf anodines au regard des indices déjà récoltés par la justice. Ainsi, un premier retrait a eu lieu le 5 février 2007, deux jours avant un rendez-vous entre Patrice de Maistre et un autre mis en examen du dossier, Eric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Les investigations bancaires en Suisse ont montré qu’un deuxième retrait avait eu lieu en Suisse le 26 avril 2007, soit la date figurant dans le journal intime de Banier. M. Banier avait expliqué il y a un peu plus d'un an aux policiers de la brigade financière, qui avaient saisi son journal intime lors d’une perquisition, que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser, sans convaincre, l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil, de son côté, n'exclut plus l'hypothèse d' « une remise(d'argent - ndlr) à titre personnel en faveur de M. Sarkozy », comme le montrent certains procès-verbaux d'audition. 

Claire ThiboutClaire Thibout© Reuters

Ces découvertes suisses viennent s’ajouter aux faits compromettants déjà accumulés par la justice en France. Et tout particulièrement les révélations de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, confortées par plusieurs éléments matériels depuis (voir notre article ici). 

Devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, la ré-entendre, lui faire préciser ceci, lui faire éventuellement retirer cela, Claire Thibout a raconté, sans varier, la même histoire : elle a été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt pour une mission un peu particulière.

Patrice de Maistre lui aurait réclamé 150.000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP. Sur ces 150.000 euros, 50.000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100.000 avaient été acheminés de Suisse.

Bettencourt: Sarkozy est mis en examen pour abus de faiblesse

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Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, a annoncé jeudi soir son avocat Thierry Herzog, cité par l'AFP. L'ex-président de la République a quitté le palais de justice de Bordeaux dans la soirée, après plusieurs heures d'audition par le juge Jean-Michel Gentil qui l'a confronté à au moins quatre anciens membres du personnel de Liliane Bettencourt, l'héritière de l'Oréal. L'avocat de l'ancien président a dénoncé une décision «incohérente sur le plan juridique, et injuste» et annoncé vouloir «former immédiatement un recours». Un communiqué du parquet de Bordeaux précise que cette mise en examen pour abus de faiblesse concerne non seulement un rendez-vous de février 2007 mais l'ensemble de cette année d'élection présidentielle. Il a été établi que Liliane Bettencourt n'a plus toutes ses facultés depuis septembre 2006.

L'ancien président a notamment été confronté à Pascal Bonnefoy, l'ex-majordome de Liliane Bettencourt et auteur des enregistrements pirates à l'origine du scandale révélé en juin 2010 par Mediapart. La confrontation, organisée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil à Bordeaux, devait permettre à la justice de vérifier combien de fois Nicolas Sarkozy s'est rendu chez l'héritière du groupe L'Oréal pendant la campagne présidentielle de 2007. Il s'agissait ensuite d'établir s'il l'avait rencontrée et si des remises d'argent liquide ont été effectuées lors de ces rendez-vous.

© Reuters

Déjà convoqué, puis placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012, à l'issue de douze heures d'audition, Nicolas Sarkozy n'avait reconnu s'être rendu qu'une seule et unique fois pendant la campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, où il aurait rencontré rapidement André Bettencourt, aujourd'hui décédé.

Or les enquêteurs s'intéressent à un possible autre rendez-vous évoqué dans le journal intime de François-Marie Banier, confident de Liliane Bettencourt. A la date du 26 avril 2007, celui-ci rapportait des propos tenus devant lui par la milliardaire : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. » Mais, toujours selon l'AFP, le juge a depuis multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, et qu'il avait rencontré Liliane Bettencourt à ces occasions.

Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, est de fait au cœur des investigations. Mis en examen dans le dossier, il est aujourd'hui soupçonné d’avoir été la cheville ouvrière, pour le compte des Bettencourt, d’un « système de “mise à disposition d’espèces par compensation” du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d’euros », selon une ordonnance du 22 mars 2012 signée par le juge Gentil. 

Les résultats d’une commission rogatoire internationale ont permis d'établir que deux retraits d’espèces de 400.000 euros chacun ont eu lieu en 2007, en pleine campagne présidentielle, à des dates tout sauf anodines au regard des indices déjà récoltés par la justice. Ainsi, un premier retrait a eu lieu le 5 février 2007, deux jours avant un rendez-vous entre Patrice de Maistre et un autre mis en examen du dossier, Eric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Les investigations bancaires en Suisse ont montré qu’un deuxième retrait avait eu lieu en Suisse le 26 avril 2007, soit la date figurant dans le journal intime de Banier. M. Banier avait expliqué il y a un peu plus d'un an aux policiers de la brigade financière, qui avaient saisi son journal intime lors d’une perquisition, que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser, sans convaincre, l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil, de son côté, n'exclut plus l'hypothèse d' « une remise(d'argent - ndlr) à titre personnel en faveur de M. Sarkozy », comme le montrent certains procès-verbaux d'audition. 

Claire ThiboutClaire Thibout© Reuters

Ces découvertes suisses viennent s’ajouter aux faits compromettants déjà accumulés par la justice en France. Et tout particulièrement les révélations de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, confortées par plusieurs éléments matériels depuis (voir notre article ici). 

Devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, la ré-entendre, lui faire préciser ceci, lui faire éventuellement retirer cela, Claire Thibout a raconté, sans varier, la même histoire : elle a été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt pour une mission un peu particulière.

Patrice de Maistre lui aurait réclamé 150.000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP. Sur ces 150.000 euros, 50.000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100.000 avaient été acheminés de Suisse.

Bettencourt: Sarkozy est mis en examen pour abus de faiblesse  (médiapart)

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Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, a annoncé jeudi soir son avocat Thierry Herzog, cité par l'AFP. L'ex-président de la République a quitté le palais de justice de Bordeaux dans la soirée, après plusieurs heures d'audition par le juge Jean-Michel Gentil qui l'a confronté à au moins quatre anciens membres du personnel de Liliane Bettencourt, l'héritière de l'Oréal. L'avocat de l'ancien président a dénoncé une décision «incohérente sur le plan juridique, et injuste» et annoncé vouloir «former immédiatement un recours». Un communiqué du parquet de Bordeaux précise que cette mise en examen pour abus de faiblesse concerne non seulement un rendez-vous de février 2007 mais l'ensemble de cette année d'élection présidentielle. Il a été établi que Liliane Bettencourt n'a plus toutes ses facultés depuis septembre 2006.

L'ancien président a notamment été confronté à Pascal Bonnefoy, l'ex-majordome de Liliane Bettencourt et auteur des enregistrements pirates à l'origine du scandale révélé en juin 2010 par Mediapart. La confrontation, organisée par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil à Bordeaux, devait permettre à la justice de vérifier combien de fois Nicolas Sarkozy s'est rendu chez l'héritière du groupe L'Oréal pendant la campagne présidentielle de 2007. Il s'agissait ensuite d'établir s'il l'avait rencontrée et si des remises d'argent liquide ont été effectuées lors de ces rendez-vous.

© Reuters

Déjà convoqué, puis placé sous le statut de témoin assisté le 22 novembre 2012, à l'issue de douze heures d'audition, Nicolas Sarkozy n'avait reconnu s'être rendu qu'une seule et unique fois pendant la campagne, le 24 février 2007, au domicile des Bettencourt, où il aurait rencontré rapidement André Bettencourt, aujourd'hui décédé.

Or les enquêteurs s'intéressent à un possible autre rendez-vous évoqué dans le journal intime de François-Marie Banier, confident de Liliane Bettencourt. A la date du 26 avril 2007, celui-ci rapportait des propos tenus devant lui par la milliardaire : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui. » Mais, toujours selon l'AFP, le juge a depuis multiplié les auditions avec le personnel de la milliardaire, dont plusieurs membres ont déclaré avoir vu Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pendant cette période, et qu'il avait rencontré Liliane Bettencourt à ces occasions.

Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, est de fait au cœur des investigations. Mis en examen dans le dossier, il est aujourd'hui soupçonné d’avoir été la cheville ouvrière, pour le compte des Bettencourt, d’un « système de “mise à disposition d’espèces par compensation” du 5 février 2007 au 7 décembre 2009 pour des montants considérables de 4 millions d’euros », selon une ordonnance du 22 mars 2012 signée par le juge Gentil. 

Les résultats d’une commission rogatoire internationale ont permis d'établir que deux retraits d’espèces de 400.000 euros chacun ont eu lieu en 2007, en pleine campagne présidentielle, à des dates tout sauf anodines au regard des indices déjà récoltés par la justice. Ainsi, un premier retrait a eu lieu le 5 février 2007, deux jours avant un rendez-vous entre Patrice de Maistre et un autre mis en examen du dossier, Eric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle de M. Sarkozy.

Les investigations bancaires en Suisse ont montré qu’un deuxième retrait avait eu lieu en Suisse le 26 avril 2007, soit la date figurant dans le journal intime de Banier. M. Banier avait expliqué il y a un peu plus d'un an aux policiers de la brigade financière, qui avaient saisi son journal intime lors d’une perquisition, que ces écrits constituaient des « observations de vies minuscules et de vice majuscule ». « Cela correspond aussi à ma réalité vécue », avait-il ajouté, tout en essayant de minimiser, sans convaincre, l’importance de ses notes sur Nicolas Sarkozy. Le juge Gentil, de son côté, n'exclut plus l'hypothèse d' « une remise(d'argent - ndlr) à titre personnel en faveur de M. Sarkozy », comme le montrent certains procès-verbaux d'audition. 

Claire ThiboutClaire Thibout© Reuters

Ces découvertes suisses viennent s’ajouter aux faits compromettants déjà accumulés par la justice en France. Et tout particulièrement les révélations de l’ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, confortées par plusieurs éléments matériels depuis (voir notre article ici). 

Devant plusieurs magistrats et plusieurs policiers, qui se sont succédé pendant des mois pour l’entendre, la ré-entendre, lui faire préciser ceci, lui faire éventuellement retirer cela, Claire Thibout a raconté, sans varier, la même histoire : elle a été sollicitée début 2007 par le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt pour une mission un peu particulière.

Patrice de Maistre lui aurait réclamé 150.000 euros en espèces pour les remettre à Eric Woerth, afin d’abonder secrètement la cagnotte présidentielle du candidat de l’UMP. Sur ces 150.000 euros, 50.000 provenaient, d’après l’ex-comptable, d’un compte parisien (à la BNP) de l’héritière L’Oréal, et 100.000 avaient été acheminés de Suisse.



21/03/2013
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