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REFORME BANCAIRE : insuffisante ! ( mediapart)

La réforme bancaire est vidée de tout contenu

Il y a des signes qui ne trompent pas. Alors que la réforme bancaire est présentée en conseil des ministres mercredi 19 décembre, le monde des banques affiche une sérénité étonnante. À l’inverse des discussions sur la banalisation du livret A par exemple, qui avaient donné lieu à de multiples débats et empoignades publiques, le projet de réforme bancaire est entouré d’un épais silence. Pas de campagne de presse, de tribunes ou autres pour exposer le point de vue des banques, pour défendre « la banque universelle à la française », ou dénoncer les projets « insensés du gouvernement ». Le monde bancaire n’en parle pas, étant plus préoccupé à retarder voire enterrer la réglementation dite Bâle III, qui vise à imposer des ratios de fonds propres et de liquidité renforcés pour les banques.

Pourtant, cette réforme bancaire est censée être une des lois emblématiques du gouvernement. Lors de sa campagne présidentielle, François

Hollande en avait fait un de ses marqueurs, désignant le 22 janvier, au Bourget, « le monde de la finance comme son véritable adversaire ». Il avait alors promis de tirer toutes les leçons de la crise financière et d’imposer une véritable séparation entre les banques de dépôts et les banques d’investissement. La réforme sera présentée avant la fin de l’année 2012, avait-il promis.

Le calendrier est respecté. Mais pour le reste ? « Cette réforme sera un vrai marqueur. Il y aura un avant et un après », a assuré le ministre des finances, Pierre Moscovici, en la présentant devant la communauté bancaire, lors d’une journée organisée par l’Autorité des marchés financiers et la Banque de France. « Ce sera la première traduction en Europe du rapport Liikanen (le rapport établi par la commission européenne sur le contrôle des banques) », avait-il assuré (lire notre article « La réforme bancaire est taillée en pièces par le lobby bancaire »).

Depuis, de nombreuses versions du projet de loi ont circulé dans les milieux bancaires. Ce que prépare le gouvernement ne donne guère le sentiment de les affoler. Car il n’y aura ni Glass Steagall Act, ni loi Vickers, ni loi Volcker, ni rapport Liikanen. En un mot, tous les projets discutés dans la plupart des pays occidentaux pour mieux contrôler les banques, pour séparer les banques de dépôts et les banques d’investissement, pour mieux circonvenir les risques imposés aux pays, ont été écartés. La banque universelle « à la française », modèle irréprochable victime de la crise plutôt que coupable, comme le disent ses défenseurs, restera intouchée.

« La réforme bancaire touchera à peine 2 % de notre activité », s’est félicité en petit comité Alain Papiasse, responsable de la banque de finances et d’investissement de BNP Paribas. Grand connaisseur du monde bancaire, Christian Nijdam, un des responsables de la société d’analyse indépendante Alphavalue a fait le calcul. « Rapporter à l’ensemble de la banque, cela signifie que la réforme va toucher à peine 0,5 % du produit net bancaire (PNB chiffre d’affaires) global de BNP Paribas. Si le rapport Liikanen avait été appliqué, cela aurait affecté 13 % de son PNB global », explique-t-il.  Autant dire que la réforme bancaire, à ce stade, risque d’être de l’épaisseur du trait.

La réforme bancaire est vidée de tout contenu

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Pourtant, cette réforme bancaire est censée être une des lois emblématiques du gouvernement. Lors de sa campagne présidentielle, François

Hollande en avait fait un de ses marqueurs, désignant le 22 janvier, au Bourget, « le monde de la finance comme son véritable adversaire ». Il avait alors promis de tirer toutes les leçons de la crise financière et d’imposer une véritable séparation entre les banques de dépôts et les banques d’investissement. La réforme sera présentée avant la fin de l’année 2012, avait-il promis.

Le calendrier est respecté. Mais pour le reste ? « Cette réforme sera un vrai marqueur. Il y aura un avant et un après », a assuré le ministre des finances, Pierre Moscovici, en la présentant devant la communauté bancaire, lors d’une journée organisée par l’Autorité des marchés financiers et la Banque de France. « Ce sera la première traduction en Europe du rapport Liikanen (le rapport établi par la commission européenne sur le contrôle des banques) », avait-il assuré (lire notre article « La réforme bancaire est taillée en pièces par le lobby bancaire »).

Depuis, de nombreuses versions du projet de loi ont circulé dans les milieux bancaires. Ce que prépare le gouvernement ne donne guère le sentiment de les affoler. Car il n’y aura ni Glass Steagall Act, ni loi Vickers, ni loi Volcker, ni rapport Liikanen. En un mot, tous les projets discutés dans la plupart des pays occidentaux pour mieux contrôler les banques, pour séparer les banques de dépôts et les banques d’investissement, pour mieux circonvenir les risques imposés aux pays, ont été écartés. La banque universelle « à la française », modèle irréprochable victime de la crise plutôt que coupable, comme le disent ses défenseurs, restera intouchée.

« La réforme bancaire touchera à peine 2 % de notre activité », s’est félicité en petit comité Alain Papiasse, responsable de la banque de finances et d’investissement de BNP Paribas. Grand connaisseur du monde bancaire, Christian Nijdam, un des responsables de la société d’analyse indépendante Alphavalue a fait le calcul. « Rapporter à l’ensemble de la banque, cela signifie que la réforme va toucher à peine 0,5 % du produit net bancaire (PNB chiffre d’affaires) global de BNP Paribas. Si le rapport Liikanen avait été appliqué, cela aurait affecté 13 % de son PNB global », explique-t-il.  Autant dire que la réforme bancaire, à ce stade, risque d’être de l’épaisseur du trait.

La réforme bancaire est vidée de tout contenu

Il y a des signes qui ne trompent pas. Alors que la réforme bancaire est présentée en conseil des ministres mercredi 19 décembre, le monde des banques affiche une sérénité étonnante. À l’inverse des discussions sur la banalisation du livret A par exemple, qui avaient donné lieu à de multiples débats et empoignades publiques, le projet de réforme bancaire est entouré d’un épais silence. Pas de campagne de presse, de tribunes ou autres pour exposer le point de vue des banques, pour défendre « la banque universelle à la française », ou dénoncer les projets « insensés du gouvernement ». Le monde bancaire n’en parle pas, étant plus préoccupé à retarder voire enterrer la réglementation dite Bâle III, qui vise à imposer des ratios de fonds propres et de liquidité renforcés pour les banques.

Pourtant, cette réforme bancaire est censée être une des lois emblématiques du gouvernement. Lors de sa campagne présidentielle, François

Hollande en avait fait un de ses marqueurs, désignant le 22 janvier, au Bourget, « le monde de la finance comme son véritable adversaire ». Il avait alors promis de tirer toutes les leçons de la crise financière et d’imposer une véritable séparation entre les banques de dépôts et les banques d’investissement. La réforme sera présentée avant la fin de l’année 2012, avait-il promis.

Le calendrier est respecté. Mais pour le reste ? « Cette réforme sera un vrai marqueur. Il y aura un avant et un après », a assuré le ministre des finances, Pierre Moscovici, en la présentant devant la communauté bancaire, lors d’une journée organisée par l’Autorité des marchés financiers et la Banque de France. « Ce sera la première traduction en Europe du rapport Liikanen (le rapport établi par la commission européenne sur le contrôle des banques) », avait-il assuré (lire notre article « La réforme bancaire est taillée en pièces par le lobby bancaire »).

Depuis, de nombreuses versions du projet de loi ont circulé dans les milieux bancaires. Ce que prépare le gouvernement ne donne guère le sentiment de les affoler. Car il n’y aura ni Glass Steagall Act, ni loi Vickers, ni loi Volcker, ni rapport Liikanen. En un mot, tous les projets discutés dans la plupart des pays occidentaux pour mieux contrôler les banques, pour séparer les banques de dépôts et les banques d’investissement, pour mieux circonvenir les risques imposés aux pays, ont été écartés. La banque universelle « à la française », modèle irréprochable victime de la crise plutôt que coupable, comme le disent ses défenseurs, restera intouchée.

« La réforme bancaire touchera à peine 2 % de notre activité », s’est félicité en petit comité Alain Papiasse, responsable de la banque de finances et d’investissement de BNP Paribas. Grand connaisseur du monde bancaire, Christian Nijdam, un des responsables de la société d’analyse indépendante Alphavalue a fait le calcul. « Rapporter à l’ensemble de la banque, cela signifie que la réforme va toucher à peine 0,5 % du produit net bancaire (PNB chiffre d’affaires) global de BNP Paribas. Si le rapport Liikanen avait été appliqué, cela aurait affecté 13 % de son PNB global », explique-t-il.  Autant dire que la réforme bancaire, à ce stade, risque d’être de l’épaisseur du trait.



19/12/2012
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