laulaublog

"Que la colère ouvrière, comme le suggère Denis Pesce, soit tournée contre Nicolas Sarkozy, voilà qui n'est pas franchement pour surprendre. Au travers de l'accumulation des scandales, qu'il s'agisse de celui de Karachi, de Bettencourt ou encore Wildenstein; au travers des connivences scandaleuses qui se sont révélées à l'occasion des révolutions tunisienne ou libyenne, le chef de l'Etat a présenté aux Français l'image la plus dégradée qui soit de la politique et est venu semer sur ce terreau du “tous pourris” sur lequel prospère le FN. Pis que cela! Au travers hier du débat sur l'identité nationale et au travers de la scandaleuse campagne contre les Roms, au travers aujourd'hui du débat voulu par l'UMP sur l'islam, il copie les recettes nauséabondes du FN et, comme lui, alimente la xénophobie en présentant les étrangers comme les responsables de la crise sociale.

Mais dans la mise en garde que fait le syndicaliste de Moselle, il y a plus. Non sans raison, le secrétaire de l'Union départementale CGT relève aussi que la colère ouvrière est d'autant plus vive qu'il n'y a pas de « relève crédible à gauche ».

Constat lucide ! Dans un contexte historique différent, Léon Trotski avait trouvé, dans un écrit sur la France en 1935, une belle formule pour parler du succès des Ligues d'extrême droite : il y voyait la preuve que le Parti communiste de l'époque ne portant plus « d'espoir révolutionnaire », certaines couches sociales les plus maltraitées par la crise d'alors étaient tentées de trouver une solution dans « le désespoir contre-révolutionnaire ». Dit plus simplement, l'extrême droite n'a le champ libre que lorsque la gauche n'assume pas sa fonction de transformation sociale.

Les temps ne sont plus les mêmes, mais les mécanismes à l'œuvre sont de même nature. Et si l'extrême droite prospère, surtout en terre ouvrière, c'est évidemment une alerte d'abord pour la gauche. Qu'a-t-elle fait depuis 2002 pour reconquérir ces électorats dont elle était censée défendre les intérêts mais qu'elle a trop souvent maltraités ? A-t-elle vraiment le désir de proposer au pays un projet de transformation sociale, qui modifie les règles d'un capitalisme qui est de plus en plus favorable au capital et de plus en plus défavorable au travail ?

Et ce projet collectif, si tant est qu'il existait et prenait le pas sur les ambitions individuelles, qui serait à même de le porter et de redonner confiance au monde ouvrier et aux plus modestes ? L'actuel patron du FMI, qui s'est fait une spécialité de superviser les grands plans d'austérité, à commencer par celui qui étouffe la Grèce, pourrait-il être celui-là ?

Il y a tout cela, en pointillé, dans cette triste alerte qui vient de Moselle. La gauche l'entendra-t-elle ?"

Je me suis permise de mettre cet extrait de Mediapart dans l'analyse (entre autres) des origines de la montée du F.N., notamment chez les ouvriers et les employés.

Cela fait un moment que dans mes articles, je dis que la politique de sarkozy fait le lit du F.N., le légitime, au lieu d'absorber ses voix.

Le refus du front républicain de la part de l'UMP, sauf exception, est criminel, et évidemment tacticien, comme Arnaud Montebourg le dit, il s'agit de préparer des accords pour l'élection présidentielle.

Mais la gauche, il faut le dire, n'a jamais tiré vraiment la leçon de 1997.Qu'a-t-elle fait pour retrouver son électorat traditionnel ?

Elle est à l'heure actuelle dans sa bulle, n'en finit pas de réfléchir à un programme qui risque fort d'arriver trop tard. Il y a "état d'urgence" comme je l'ai dit dans un article de mon blog. Il ne faut pas lambiner, et ce parti qui avait un autoroute devant lui, avec tout ce qui se passe dans l'actualité politique et sociale, prend une trotinette pour l'aborder.

Exception faite pour les candidats qui se sont mis dans la bataille, avant les primaires, sentant l'urgence, mais quid du fameux programme ?

La gauche qui n'en finit pas de réfléchir, qui ne voit pas qu'il faut reconquérir les bastions protestataires, peut-être en affirmant plus et haut ce qu'elle a encore de "révolutionnaire".Mais c'est difficile étant donné que DSK incarne le libéralisme de gauche et qu'il semble être le seul challenger face à Sarkozy. Ségolène Royal, démontée par tout le parti avait ramené des classes populaires dans le parti, et éveillé un espoir. Elle fut battue de peu. Mais rejetée par son propre parti, alors que si elle avait été soutenue, nous n'en serions pas là !

Se pose le problème des primaires et des divisions possibles qui peuvent pénaliser la gauche dans le contexte actuel.

Se pose le problème de bons candidats, pour moi Arnaud Montebourg, jeune encore, mais avec un programme vraiment "de gauche" Pas sûr que cela passe en 2012, après les primaires.

Nous avons la chance d'avoir avec nous les écolos et d'autres divers gauche (sauf Mélanchon).

Mais bon dieu, la gauche, allez-y ? Qu'attendez-vous (à part DSK, on a compris) pour sortir votre programme ?

Tant de lenteur est désespérante.

Nous sommes dans un état d'urgence. Il faut contrer Sarko et le F.N ! Et peut-être vous unir.

Laulau

A part ça, lisez Mediapart, journal par Internet, qui a les bonnes questions, un journal de gauche,  d'investigation,d'une vraie gauche, sans pub et sans concessions.

A part l'extrait cité hors de son contexte, on ne m'en voudra pas je l'espère, les réflexions sont de laulau, un peu à chaud, j'avoue, mais pour la gauche, il y a oui, vraiment une remise en question à faire. On sait que Sarko a fait le lit du F.N. A la gauche de contrer l'ignominie, et  surtout de se bouger, laissant vacante depuis trop longtemps la place du vote protestataire, à quelques exceptions près !

j'apprends que le P.S. est représenté aussi assez sensiblement chez les ouvriers et les employés, donc espérons....

La médiatisation de marine Le Pen, comme il en fut de son père, nuira toujours aux partis républicains.

Voir l'article sur le "F.N. quand il dirigeait la ville de Toulon" Edifiant sur les méthodes et la corruption d'un parti qui se voulait "tête haute et mains propres".