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Nous n'ACCEPTONS PAS LE PLAN DE P.S.A. martèle MONTEBOURG(lu dans libé)

 
Économie

«Nous n'acceptons pas» le plan de PSA, martèle Montebourg

12 juillet 2012 à 08:48 (Mis à jour: 16:37)
Arnaud Montebourg à l'Assemblée, le 11 juillet.
Arnaud Montebourg à l'Assemblée, le 11 juillet. (Charles Platiau.Reuters)

reactions L'annonce des suppressions de postes chez le constructeur automobile français a suscité de nombreuses réactions ce jeudi.

 

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a demandé jeudi à la direction de PSA, qui a présenté un vaste plan de restructuration, d’engager «sans délai» une «concertation» avec notamment pour objectif «le maintien d’une activité industrielle sur tous les sites français».

Jean-Marc Ayrault, a en outre annoncé dans un communiqué que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, présenterait le 25 juillet en Conseil des ministres un «plan de soutien» à la filière automobile. Le Premier ministre, qui a reçu jeudi matin pendant une heure Arnaud Montebourg, est «fortement interpellé par l’ampleur sans précédent du plan annoncé par PSA, véritable choc pour tous les salariés du groupe, pour les territoires affectés par ces projets, et plus largement pour l’industrie automobile dans son ensemble», indique Matignon dans un communiqué.

Jean-Marc Ayrault demande à la direction de PSA d’engager «sans délai une concertation exemplaire, loyale et responsable avec les partenaires sociaux afin que toutes les alternatives que pourraient proposer les représentants des salariés et leurs experts puissent être étudiées et discutées, avec comme objectifs premiers la préservation durable de l’emploi et le maintien d’une activité industrielle sur tous les sites français».

«Séisme»

Auparavant, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a déclaré sur France Inter : «Je rappelle qu’il y a un an, nos représentants avaient déjà donné cette information. Sans doute que le contexte électoral ne se prêtait pas à la confirmation de ce séisme».

Selon Bernard Thibault, PSA ne parle que «des salariés estampillés Peugeot», sans compter les intérimaires, la sous-traitance et les emplois induits. «Dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 à 10 000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l’impact en terme d’emploi pour l’ensemble du pays», a indiqué Bernard Thibault, assurant que la CGT allait «réagir».

«Nous n’allons pas prendre pour argent comptant cette annonce brutale de suppression d’emplois», a prévenu le secrétaire général de la CGT. La CFTC du groupe a pour sa part affirmé que «la guerre était déclarée» après cette annonce, qualifiée de «dramatique». «Nous sommes convaincus que la stratégie de montée en gamme va amplifier les pertes d’emplois en France», a ajouté le syndicat.

«Détruire le mensonge»

Jean-Pierre Mercier, délégué CGT-PSA de Aulnay-sous-Bois a affirmé à Libération sa détermination à poursuivre la lutte pour l'usine de Seine-Saint-Denis. «Aulnay a été sacrifié pour des questions de rentabilité, pour plus d'argent et de bénéfices pour la famille Peugeot. Il faut détruire le mensonge d'un groupe qui se présente comme au bord du gouffre, alors que tout va bien pour eux. Philippe Varin (président du directoire de PSA-Peugeot-Citroën, ndlr) a déclaré la guerre aux salariés. Je ne sais pas si on pourra sauver l'usine, mais si Peugeot et le gouvernement nous obligent à vendre notre peau, on la vendra cher. On leur fera passer l'envie de fermer des usines. Le gouvernement a les moyens politiques et financiers de contraindre Peugeot, mais il faut de la volonté. Arnaud Montebourg et le gouvernement sont restés passifs face au déroulement tranquille du plan Peugeot, comme d'habitude, et les salariés ne peuvent compter que sur leur propre force. Ca fait douze mois qu'on se prépare, maintenant, ce sera un marathon, pas un sprint.»

«Nous n'acceptons pas»

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a affirmé jeudi que le gouvernement «n’accepte pas» le plan de restructuration présenté par PSA Peugeot Citroën.

«Nous n’acceptons pas en l'état le plan» dévoilé par le premier constructeur automobile français lors d’un comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire, a déclaré Arnaud Montebourg devant le Sénat, sans préciser les moyens de pression que le gouvernement pourrait exercer sur le groupe privé.

«Nous allons demander à PSA d’abord de justifier la situation qui est celle-ci et ensuite d’ouvrir un dialogue social que le Premier ministre a exigé comme étant exemplaire. Nous demandons à PSA d’examiner loyalement toutes les autres solutions que celles qu’il a réservées à plusieurs sites de France et notamment à ces milliers de salariés concernés.»

«Insupportables saignées»

«C’est insupportable de voir aujourd’hui ces saignées dans l’emploi industriel», a déclaré le ministre délégué chargé de l'Economie Benoît Hamon sur RFI, estimant que l’annonce de PSA constituait une «très, très mauvaise nouvelle». Pour lui, cela «confirme la réalité de la désindustrialisation de la France, puisqu’on a perdu près de 700 000 emplois industriels ces dernières années».

«Cela va appeler, et le ministre (du Redressement productif Arnaud) Montebourg y travaille, des réponses des pouvoirs publics pour se mobiliser», a-t-il ajouté.

Réduire les effectifs n'est «pas la seule réponse»

Pour le président du parti radical Jean-Louis Borloo «en aucun cas, les difficultés partielles rencontrées aujourd’hui ne peuvent avoir pour seule réponse une réduction drastique des effectifs qui détruirait les compétences et le savoir-faire de l’entreprise». «Au-delà d’un drame social à éviter, c’est une mauvaise habitude française que de réduire les capacités humaines quand il y a une réduction d’activité provisoire liée au cycle de vie des produits», constate le leader centriste.

Pour l’ancien ministre de l’Ecologie, «les pouvoirs publics et PSA doivent, très rapidement, dans un climat de confiance indispensable, élaborer un plan de soutien adapté prévoyant investissements, financements de l’activité partielle et formation aux nouveaux métiers et nouveaux produits à venir, pour pallier ce creux conjoncturel d’activités»



12/07/2012
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