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MONTEBOURG ET SES SOUTIENS, INFO LIBE

PS: vers une contribution Montebourg sans Montebourg

13 juillet 2012 à 19:43
Arnaud Montebourg à Dijon en mars 2012.
Arnaud Montebourg à Dijon en mars 2012. (Photo Robert Pratta. Reuters)

INFO LIBE Le ministre du Redressement productif ne signera pas le texte que ses proches doivent déposer lundi.

Par LILIAN ALEMAGNA

Sur le pont face aux plans sociaux, Arnaud Montebourg se fera discret avant le congrès PS de Toulouse. Fort de ses 17% et de sa troisième place à la primaire socialiste, le désormais ministre du Redressement productif a décidé de ne pas signer la contribution que ses soutiens déposeront lundi au siège du Parti socialiste, préalable à une éventuelle motion.

Intitulé «De la rénovation à l’innovation», ce texte de plus de 15 pages, dont Libération a pu consulter une première version, s’appuie sur «le travail du secrétariat national du même nom dirigé par Arnaud Montebourg»: «Nous avons observé combien il a fallu d’efforts et parfois de volontarisme pour instaurer les primaires citoyennes mais aussi le non-cumul des mandats, la parité, la diversité, le renouvellement générationnel, la démocratie interne et des règles éthiques. Ces efforts n’ont pas tous encore abouti.»

«Nous voulons actualiser notre bilan de la rénovation et ouvrir d’autres pistes», explique à Libération Paul Alliès, premier signataire de cette contribution, adjoint de Montebourg au secrétariat national PS à la rénovation et ardent partisan depuis des années d’une VIe République. Outre une réflexion sur la «transformation» des partis politiques et celles du «socialisme», le texte, préparé lors d’une réunion samedi dernier à Paris par une soixantaine de soutiens de Montebourg, critique le «poids spécifique des élus» PS: «Les intérêts territoriaux exprimés par la voix de quelques grands élus qui contrôlent plusieurs milliers de cartes sont devenus un facteur de fracturation du parti par les courants [...] et affaiblissent la démocratie interne comme l’autorité politique de la direction, en la prenant en permanence en otage», est-il écrit.

Les signataires proposent ainsi la mise en place d’une «formation interne de cadres politiques intermédiaires» avec une «grande école de formation» pour des néo-candidats pour «rivaliser en compétence avec les candidats ou élus réputés expérimentés». Ils exigent également l'«application stricte du non-cumul des mandats» et la déclinaison du principe de la «primaire» au plan local en prévision des municipales de 2014. Enfin, pour «diminuer à la fois l’influence des courants et des féodalités dans le parti», ils demandent une «réforme profonde de l’organisation [des] congrès» socialistes. Et ce malgré la dernière réforme des statuts depuis le congrès de Reims en 2008.

«Nous sommes favorables à ce que s’applique le principe de proportionnalité dans les instances à partir des scores de la primaire présidentielle», revendique Alliès. Autrement dit, les proches de Montebourg - qui pèsent très peu dans l’appareil depuis Reims, raccrochés en dernière minute derrière Martine Aubry - demandent 17% des places dans les instances nationales du PS et la même «proportionnalité» au niveau des fédérations. Pas sûr que chez leurs concurrents internes, les proches de Benoît Hamon – derrière Aubry lors de la primaire mais forts de leurs 18% au congrès de Reims – acceptent ce changement de règle... «Les primaires sont la base la plus objective et la référence la plus éloquente, défend Alliès. Si on part sur le principe d’une motion unique, comment représente-t-on les sensibilités?» «Avec le système actuel de congrès, on ne pèse rien dans les structures», déplore un soutien en région de Montebourg.

Signé pour l’instant par plus de 70 militants de 66 départements (mais pas par les députés Malek Boutih et Thierry Mandon), le texte devrait être mis en ligne dans les prochains jours sur un site intitulé «Rénovation-Innovation». Et si, à gauche, Benoît Hamon s’interroge encore sur l’opportunité de déposer en septembre une motion à présenter au congrès de Toulouse en octobre, Montebourg, lui, a peu de chances d’y aller: «S’il y a une motion majoritaire, nous en serons, explique Alliès. On va en discuter à La Rochelle [où le PS organise son université d'été fin août, ndlr] mais nous voulons pouvoir être en mesure de défendre nos idées.» D’autres, en revanche, verraient bien une motion commune avec le courant Hamon pour «peser» et «tenir le gouvernement à gauche». Hypothèse, chez Montebourg, totalement exclue



14/07/2012
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