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manif demain des anti : photo de famille des droites (médiapart)

Manif des anti: la photo de famille des droites

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« Ce sera la photo de famille des droites », résume Nicolas Lebourg, historien des extrêmes droites. Dimanche, les anti-mariage pour tous se rassemblent en masse à Paris. Derrière la quarantaine d’organisations du monde catholique (dont beaucoup ne sont en réalité que des coquilles vides - lire notre enquête), quasiment toutes les formations de droite et d’extrême droite seront représentées, soit avec le collectif "La Manif pour tous" mené par Frigide Barjot, soit avec les catholiques intégristes de Civitas. Qui défilera, dans quel cortège, et avec quel objectif?

« Ce sera comme avec l’école libre en 1984 ! J’y étais ! On avait fait tomber Mauroy ! Cette fois, il faut faire tomber Ayrault ». Le 17 novembre, à l’issue de la première mobilisation des anti, à Paris, un manifestant prédisait une seconde manif massive, le 13 janvier. Deux mois plus tard, l’objectif est plus que jamais de rééditer 1984, lorsqu’un million de manifestants étaient descendus dans la rue pour la défense de l’école privée. FN, RPR, UDF et réseaux catholiques avaient alors fait reculer le gouvernement socialiste de François Mitterrand.

Le 17 novembre, des représentants de l’UMP portaient la banderole avec le député d’extrême droite (et ex-FN) Jacques Bompard. Plus loin dans le cortège, le frontiste Bruno Gollnisch défilait aussi (lire notre reportage). Dimanche, droite(s) et extrême droite(s) se côtoieront davantage encore, puisqu’une délégation FN sera présente. Mais trois cortèges ont été organisés dans la Manif pour tous, permettant à l'UMP et au FN de ne pas s’afficher côte-à-côte (les premiers partiront place d'Italie tandis que les seconds se lanceront de porte Maillot, à l'autre bout de la capitale).

Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.© MT


Faut-il aller manifester? Si l’UMP est divisée sur la question, elle sera néamoins représentée par plusieurs poids lourds: Jean-François Copé, président du parti, Christian Jacob, le patron des députés UMP, les anciens ministres Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher. Le parti de droite en a fait un thème de (re)mobilisation de ses troupes. Jean-François Copé s'efforce de se poser en « premier opposant » et alterne discours offensifs, communiqués musclés et affiche polémique contre ce projet de loi. S'il soutient aussi les manifestants, François Fillon sera lui absent dimanche, estimant que « (son) combat est au Parlement ».

D’autres ténors craignent d'être associés à une droite réactionnaire ou encore aux catholiques intégristes de Civitas, et ne défileront pas. « Il faut faire attention aux images qui pourront sortir de cette manifestation et à ce qu’il pourrait s’y passer », avait mis en garde Franck Riester (unique député UMP partisan du projet de loi) dans un entretien à Mediapart, le 6 décembre.

Pour l'historien Nicolas Lebourg, « l’UMP y gagne sans doute à court terme, mais pas à long terme. C’est l’éternel problème de ce parti: il n’a pas de ligne idéologique. Son aile droite, incarnée par la stratégie de Patrick Buisson, la Droite forte de Guillaume Peltier, la ligne de Jean-François Copé, est sur-représentée, comme les Républicains avec le Tea Party. Cela lui a fait perdre toutes les élections à la droite depuis 2007, en faisant fuir l’électorat modéré ».

Le Front national a lui aussi beaucoup tergiversé sur la question de sa participation (lire notre article). « Il y a des analyses différentes sur la place que doit prendre ce débat, a reconnu à Mediapart Marine Le Pen, qui, elle, ne défilera pas, tout comme son lieutenant Florian Philippot. Certains considèrent que c’est un sujet important et vont aller manifester. D’autres comme moi pensent que c’est un piège tendu par l’UMP et le PS dans lequel il ne faut pas tomber et que ce n’est pas un sujet prioritaire quand il y a dix millions de chômeurs ».

Au final, « ceux qui souhaitent participer » pourront rejoindre la délégation frontiste au départ de porte Maillot, a redit le FN dans une note interne. Mais « certains défileront dans d’autres cortèges », a expliqué cette semaineà Mediapart Bruno Gollnisch. Selon Le Monde, le FNJ (Front national de la Jeunesse) après avoir donné rendez-vous place d'Italie, partira en fait avec ses aînés. Un rapatriement exigé par le FN? Le parti ne veut pas laisser ses adversaires tirer profit de l’absence de sa présidente.

« La présence de certains dirigeants et élus du FN, comme Louis Aliot (l’un des vice-présidents, Ndlr) ou Marion Maréchal-Le Pen sauve le FN finalement. Il y aura une Le Pen dans le cortège, cela change tout », estime l'historien Nicolas Lebourg. Les dirigeants du FN ont-ils demandé à certains de leurs responsables de s’y rendre pour sauver la face? En milieu de semaine, certains, comme Fabien Engelmann, conseiller au dialogue social de Marine Le Pen, ont en tout cas changé d’avis et décidé de s’y rendre.

Autre formation de droite dans le cortège: le Mouvement pour la France (MPF) du souverainiste Philippe de Villiers, qui a a appelé à manifester contre un projet de loi qui « prétend créer de toute pièce une famille artificielle » et « met en péril le fondement et l’avenir de notre société »

Manif des anti: la photo de famille des droites

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« Ce sera la photo de famille des droites », résume Nicolas Lebourg, historien des extrêmes droites. Dimanche, les anti-mariage pour tous se rassemblent en masse à Paris. Derrière la quarantaine d’organisations du monde catholique (dont beaucoup ne sont en réalité que des coquilles vides - lire notre enquête), quasiment toutes les formations de droite et d’extrême droite seront représentées, soit avec le collectif "La Manif pour tous" mené par Frigide Barjot, soit avec les catholiques intégristes de Civitas. Qui défilera, dans quel cortège, et avec quel objectif?

« Ce sera comme avec l’école libre en 1984 ! J’y étais ! On avait fait tomber Mauroy ! Cette fois, il faut faire tomber Ayrault ». Le 17 novembre, à l’issue de la première mobilisation des anti, à Paris, un manifestant prédisait une seconde manif massive, le 13 janvier. Deux mois plus tard, l’objectif est plus que jamais de rééditer 1984, lorsqu’un million de manifestants étaient descendus dans la rue pour la défense de l’école privée. FN, RPR, UDF et réseaux catholiques avaient alors fait reculer le gouvernement socialiste de François Mitterrand.

Le 17 novembre, des représentants de l’UMP portaient la banderole avec le député d’extrême droite (et ex-FN) Jacques Bompard. Plus loin dans le cortège, le frontiste Bruno Gollnisch défilait aussi (lire notre reportage). Dimanche, droite(s) et extrême droite(s) se côtoieront davantage encore, puisqu’une délégation FN sera présente. Mais trois cortèges ont été organisés dans la Manif pour tous, permettant à l'UMP et au FN de ne pas s’afficher côte-à-côte (les premiers partiront place d'Italie tandis que les seconds se lanceront de porte Maillot, à l'autre bout de la capitale).

Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.© MT


Faut-il aller manifester? Si l’UMP est divisée sur la question, elle sera néamoins représentée par plusieurs poids lourds: Jean-François Copé, président du parti, Christian Jacob, le patron des députés UMP, les anciens ministres Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher. Le parti de droite en a fait un thème de (re)mobilisation de ses troupes. Jean-François Copé s'efforce de se poser en « premier opposant » et alterne discours offensifs, communiqués musclés et affiche polémique contre ce projet de loi. S'il soutient aussi les manifestants, François Fillon sera lui absent dimanche, estimant que « (son) combat est au Parlement ».

D’autres ténors craignent d'être associés à une droite réactionnaire ou encore aux catholiques intégristes de Civitas, et ne défileront pas. « Il faut faire attention aux images qui pourront sortir de cette manifestation et à ce qu’il pourrait s’y passer », avait mis en garde Franck Riester (unique député UMP partisan du projet de loi) dans un entretien à Mediapart, le 6 décembre.

Pour l'historien Nicolas Lebourg, « l’UMP y gagne sans doute à court terme, mais pas à long terme. C’est l’éternel problème de ce parti: il n’a pas de ligne idéologique. Son aile droite, incarnée par la stratégie de Patrick Buisson, la Droite forte de Guillaume Peltier, la ligne de Jean-François Copé, est sur-représentée, comme les Républicains avec le Tea Party. Cela lui a fait perdre toutes les élections à la droite depuis 2007, en faisant fuir l’électorat modéré ».

Le Front national a lui aussi beaucoup tergiversé sur la question de sa participation (lire notre article). « Il y a des analyses différentes sur la place que doit prendre ce débat, a reconnu à Mediapart Marine Le Pen, qui, elle, ne défilera pas, tout comme son lieutenant Florian Philippot. Certains considèrent que c’est un sujet important et vont aller manifester. D’autres comme moi pensent que c’est un piège tendu par l’UMP et le PS dans lequel il ne faut pas tomber et que ce n’est pas un sujet prioritaire quand il y a dix millions de chômeurs ».

Au final, « ceux qui souhaitent participer » pourront rejoindre la délégation frontiste au départ de porte Maillot, a redit le FN dans une note interne. Mais « certains défileront dans d’autres cortèges », a expliqué cette semaineà Mediapart Bruno Gollnisch. Selon Le Monde, le FNJ (Front national de la Jeunesse) après avoir donné rendez-vous place d'Italie, partira en fait avec ses aînés. Un rapatriement exigé par le FN? Le parti ne veut pas laisser ses adversaires tirer profit de l’absence de sa présidente.

« La présence de certains dirigeants et élus du FN, comme Louis Aliot (l’un des vice-présidents, Ndlr) ou Marion Maréchal-Le Pen sauve le FN finalement. Il y aura une Le Pen dans le cortège, cela change tout », estime l'historien Nicolas Lebourg. Les dirigeants du FN ont-ils demandé à certains de leurs responsables de s’y rendre pour sauver la face? En milieu de semaine, certains, comme Fabien Engelmann, conseiller au dialogue social de Marine Le Pen, ont en tout cas changé d’avis et décidé de s’y rendre.

Autre formation de droite dans le cortège: le Mouvement pour la France (MPF) du souverainiste Philippe de Villiers, qui a a appelé à manifester contre un projet de loi qui « prétend créer de toute pièce une famille artificielle » et « met en péril le fondement et l’avenir de notre société »

Manif des anti: la photo de famille des droites (première partie de l'article)

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« Ce sera la photo de famille des droites », résume Nicolas Lebourg, historien des extrêmes droites. Dimanche, les anti-mariage pour tous se rassemblent en masse à Paris. Derrière la quarantaine d’organisations du monde catholique (dont beaucoup ne sont en réalité que des coquilles vides - lire notre enquête), quasiment toutes les formations de droite et d’extrême droite seront représentées, soit avec le collectif "La Manif pour tous" mené par Frigide Barjot, soit avec les catholiques intégristes de Civitas. Qui défilera, dans quel cortège, et avec quel objectif?

« Ce sera comme avec l’école libre en 1984 ! J’y étais ! On avait fait tomber Mauroy ! Cette fois, il faut faire tomber Ayrault ». Le 17 novembre, à l’issue de la première mobilisation des anti, à Paris, un manifestant prédisait une seconde manif massive, le 13 janvier. Deux mois plus tard, l’objectif est plus que jamais de rééditer 1984, lorsqu’un million de manifestants étaient descendus dans la rue pour la défense de l’école privée. FN, RPR, UDF et réseaux catholiques avaient alors fait reculer le gouvernement socialiste de François Mitterrand.

Le 17 novembre, des représentants de l’UMP portaient la banderole avec le député d’extrême droite (et ex-FN) Jacques Bompard. Plus loin dans le cortège, le frontiste Bruno Gollnisch défilait aussi (lire notre reportage). Dimanche, droite(s) et extrême droite(s) se côtoieront davantage encore, puisqu’une délégation FN sera présente. Mais trois cortèges ont été organisés dans la Manif pour tous, permettant à l'UMP et au FN de ne pas s’afficher côte-à-côte (les premiers partiront place d'Italie tandis que les seconds se lanceront de porte Maillot, à l'autre bout de la capitale).

Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.Le 17 novembre, le député d'extrême droite Jacques Bompard portait la banderole avec les UMP Gérard Larcher et Claude Goasguen.© MT


Faut-il aller manifester? Si l’UMP est divisée sur la question, elle sera néamoins représentée par plusieurs poids lourds: Jean-François Copé, président du parti, Christian Jacob, le patron des députés UMP, les anciens ministres Xavier Bertrand, Brice Hortefeux, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher. Le parti de droite en a fait un thème de (re)mobilisation de ses troupes. Jean-François Copé s'efforce de se poser en « premier opposant » et alterne discours offensifs, communiqués musclés et affiche polémique contre ce projet de loi. S'il soutient aussi les manifestants, François Fillon sera lui absent dimanche, estimant que « (son) combat est au Parlement ».

D’autres ténors craignent d'être associés à une droite réactionnaire ou encore aux catholiques intégristes de Civitas, et ne défileront pas. « Il faut faire attention aux images qui pourront sortir de cette manifestation et à ce qu’il pourrait s’y passer », avait mis en garde Franck Riester (unique député UMP partisan du projet de loi) dans un entretien à Mediapart, le 6 décembre.

Pour l'historien Nicolas Lebourg, « l’UMP y gagne sans doute à court terme, mais pas à long terme. C’est l’éternel problème de ce parti: il n’a pas de ligne idéologique. Son aile droite, incarnée par la stratégie de Patrick Buisson, la Droite forte de Guillaume Peltier, la ligne de Jean-François Copé, est sur-représentée, comme les Républicains avec le Tea Party. Cela lui a fait perdre toutes les élections à la droite depuis 2007, en faisant fuir l’électorat modéré ».

Le Front national a lui aussi beaucoup tergiversé sur la question de sa participation (lire notre article). « Il y a des analyses différentes sur la place que doit prendre ce débat, a reconnu à Mediapart Marine Le Pen, qui, elle, ne défilera pas, tout comme son lieutenant Florian Philippot. Certains considèrent que c’est un sujet important et vont aller manifester. D’autres comme moi pensent que c’est un piège tendu par l’UMP et le PS dans lequel il ne faut pas tomber et que ce n’est pas un sujet prioritaire quand il y a dix millions de chômeurs ».

Au final, « ceux qui souhaitent participer » pourront rejoindre la délégation frontiste au départ de porte Maillot, a redit le FN dans une note interne. Mais « certains défileront dans d’autres cortèges », a expliqué cette semaineà Mediapart Bruno Gollnisch. Selon Le Monde, le FNJ (Front national de la Jeunesse) après avoir donné rendez-vous place d'Italie, partira en fait avec ses aînés. Un rapatriement exigé par le FN? Le parti ne veut pas laisser ses adversaires tirer profit de l’absence de sa présidente.

« La présence de certains dirigeants et élus du FN, comme Louis Aliot (l’un des vice-présidents, Ndlr) ou Marion Maréchal-Le Pen sauve le FN finalement. Il y aura une Le Pen dans le cortège, cela change tout », estime l'historien Nicolas Lebourg. Les dirigeants du FN ont-ils demandé à certains de leurs responsables de s’y rendre pour sauver la face? En milieu de semaine, certains, comme Fabien Engelmann, conseiller au dialogue social de Marine Le Pen, ont en tout cas changé d’avis et décidé de s’y rendre.

Autre formation de droite dans le cortège: le Mouvement pour la France (MPF) du souverainiste Philippe de Villiers, qui a a appelé à manifester contre un projet de loi qui « prétend créer de toute pièce une famille artificielle » et « met en péril le fondement et l’avenir de notre société »



12/01/2013
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