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LIVRER DES BONNETS ROUGES A MINUTE: NON !

Livrer des bonnets rouges à Minute ? "C'est non" pour le Breton Farès Hamida (journal "Le télégramme")

13 novembre 2013 à 11h41 - 19 réaction(s)

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"Ce sera non". Quand il a découvert que le magazine Minute offrait ses bonnets rouges à tout nouvel adhérent, Farès Hamida a décliné la commande. Ce Breton de Landivisiau (29) devenu chef d'entreprise refuse d'être associé à l'hebdomadaire au lendemain de l'arrestation de militants d'extrême droite qui s'étaient appropriés le symbole de la fronde bretonne et à la veille de la parution du magazine avec sa Une odieuse contre Christiane Taubira.  

 

C'est une success story à la mode breizh, qui, un matin du 12 novembre, est entrée en collision avec l'actualité. L'histoire d'un trentenaire qui est né et qui a grandi à Landivisiau, dans le Finistère, et qui a mal au coeur chaque fois qu'il vient rendre visite à ses parents dans "ce Léon qui dépérit", lui qui est même brièvement passé en intérim chez Gad, aujourd'hui en pleine tourmente. 

Une entreprise lancée à Lille
Ses études et ses premiers pas professionnels l'entraînent hors de sa région. Le jeune Breton devient designer et se lance dans le milieu de la mode et du sport. Il travaille pour une grande enseigne dans le Nord avant de décider de s'installer à Lille. Et d'y créer sa propre marque, la Cie Vantis. Qui propose d'abord des parapluies. Puis, pour se diversifier, des marinières et autres bonnets aux noms qui fleurent bon l'air salé, d'"Audierne" à "Penmarc'h".  

Du Made in France, mais pas de politique
Des bonnets rayés de noir, des bonnets bleus, mais aussi des bonnets rouges.

bonnetsrouges

Fabriqués à Guidel, dans le Morbihan. "J'adore le savoir-faire français, et je revendique de proposer du made in France, sans pour autant en faire une stratégie marketing". Encore moins un acte politique. Mais Farès Hamida a pourtant dû rompre avec sa neutralité de chef d'entreprise, ce mardi 12 novembre.

"Cette Une, ça m'a choqué"
Il raconte : "on m'avait commandé une trentaine de bonnets rouges". Il songe évidemment au mouvement de sa région natale qui a fait du désormais célèbre couvre-chef son symbole. Mais voilà, l'emblème a déjà échappé à ses créateurs, comme s'en est ému Christian Troadec, chef de file de la fronde bretonne. 

Un symbole qui échappe à ses créateurs
Même pour une trentaine de pièces, une commande, c'est une commande, pour une jeune entreprise. Mais "mardi, un de mes clients m'a fait suivre le lien de Rue89". Le site d'info révèle que le magazine offre un bonnet rouge à ses nouveaux abonnés. Bonnet rouge dont s'étaient parés des militants d'extrême droite interpellés la veille sur les Champs-Elysées. "Son" bonnet rouge. "Quand j'ai vu leur Une, ça m'a choqué". Les termes de la couverture du magazine d'extrême-droite ne passent pas. "Ce sera non". 
 

bonnetsrougesminute


Farès Hamida décline la commande. Même s'il loue l'esprit d'ouverture des Bretons, "jeune, j'ai eu des petits soucis de racisme", glisse pudiquement le jeune entrepreneur dont l'histoire familiale prend ses racines en Algérie. "Je me considère comme Français, avec un nom à consonnance maghrébine. Voilà". Fermez le ban. Et annulez la commande.  

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13/11/2013
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