Près des deux tiers des Français sont opposés à une éventuelle annulation de l’expulsion de Leonarda et de sa famille et au retour de la famille en France, selon un sondage BVA publié samedi par Le Parisien/Aujourd’hui en France (téléchargez le sondage, PDF).

Moins d’un Français sur deux (46%) se déclare choqué par l’interpellation de la collégienne du Doubs, en pleine sortie scolaire, puis expulsée avec sa famille le 9 octobre vers le Kosovo. Chez les sympathisants de gauche, ils sont 68% à se déclarer choqués par cette expulsion contre 24% pour les sympathisants de droite.

65% des Français sont opposés à une éventuelle annulation de cette expulsion et au retour de la famille en France. «Encore une fois, un fort clivage gauche-droite apparaît sur ce sujet», note l'institut de sondage. Alors que les sympathisants de droite sont une écrasante majorité à être opposés à ce retour (85% contre 14%), ceux de gauche sont plus partagés, une petite majorité (55% contre 43%) étant plutôt favorable à ce retour. «Le clivage est surtout maximal au sein du Parti socialiste, puisque les sympathisants sont parfaitement partagés sur le sujet (50% sont favorables à un retour contre 49% opposé …)», poursuit BVA.

Valls soutenu

Enfin le ministre de l’Intérieur Manuel Valls est de nouveau largement soutenu, les trois quarts des Français (74%) «approuvant» sa position dans cette affaire. 57% des sympathisants de gauche disent approuver Manuel Valls contre 89% des sympathisants de droite.

«Chose curieuse pour un Ministre de gauche, note l'institut de sondage BVA, le soutien est total auprès des sympathisants de droite (89% contre 10%) alors qu’il est nettement plus modéré à gauche (57% contre 41%), les sympathisants de l’extrême-gauche (58%) et d’EELV (54%) étant même une majorité à désapprouver Manuel Valls.»

Début octobre, selon un sondage CSA-BFMTV, les deux tiers des Français s’étaient déclarés «plus proches» du ministre de l’Intérieur, pour qui seule une minorité de Roms veut s’intégrer, que de sa collègue du Logement Cécile Duflot, qui avait désapprouvé ces propos.

Conclusion de BVA : «C’est donc une nouvelle “victoire” pour Manuel Valls dans l’opinion, dans un conflit avec la/sa gauche. Mais attention, toutefois, sa précédente “victoire” dans l’opinion (sur les Roms) lui avait coûté 13 points auprès des sympathisants de gauche (qui lui donnaient pourtant raison) sur notre cote d’influence mesurée la semaine suivante.»

(Sondage BVA réalisé les 17 et 18 octobre auprès d’un échantillon représentatif de 1.090 personnes âgées de 18 ans et plus, recrutées par téléphone et interrogés par internet)

AFP