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la gauche a la recherche d'une boussole

La gauche à la recherche d'une boussole

Social-libéral, social-démocrate, ou socialiste ?

Mais sur le fond, quid de la lutte des classes, dans les têtes socialistes ? En discuter avec Stéphane Le Foll, c’est l’entendre à plusieurs reprises répéter que « dans la société, il faut dire qu'il existe des intérêts divergents, une lutte d'intérêts ». Pour Emmanuel Maurel, chef de file de la nouvelle aile gauche du PS (le courant Maintenant la gauche), « jusqu’à preuve du contraire, le PS défend les intérêts de la classe ouvrière. Mais depuis six mois, c’est le patronat qui n’a pas à se plaindre du pouvoir socialiste ».

Il emploie les mêmes mots que Guillaume Balas, son alter ego du courant hamoniste Un monde d’avance, aile gauche socialiste rentrée dans le rang au dernier congrès de Toulouse. « Il n’y a pas de théorisation du social-libéralisme, veut croire celui qui est aussi président du groupe PS à la région Île-de-France. La ligne assumée est celle d’être social-démocrate. Ce n’est pas un problème et je pourrais l’assumer volontiers, mais encore faut-il que le compromis social-démocrate issu du rapport de force ne soit pas à chaque fois le plus favorable aux intérêts les plus favorisés… » Et Balas de problématiser : « Avons-nous une structuration syndicale permettant cela ? interroge-t-il. Le fait majoritaire entourant un accord en France est-il le même que dans des pays ou de grands syndicats représentent 80 % des travailleurs ? »

Pour Guillaume Bachelay, numéro deux du PS et député suppléant de Laurent Fabius, le terme de « socialiste conserve tout son sens. Ce n’est pas un gros mot ». Pour lui, il faut continuer à « travailler à l’unité de la gauche, afin de refuser qu’il y en ait deux ». Le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, voit « surtout une question » restant encore en suspens aujourd’hui, celle « de savoir si c’est la vision de Mélenchon, selon laquelle le gouvernement va échouer, qui va l’emporter. Ou est-ce que ce sera la vision d’Emmanuel Todd sur le “hollandisme révolutionnaire”, misant sur un Hollande profitant de la crise financière européenne pour reprendre en main la globalisation ».

Stéphane Le FollStéphane Le Foll© L.B

Pour l’heure, les défenseurs de l’action gouvernementale continuent donc à faire l’éloge de la patience en politique. « On fait le dos rond, on tient la ligne parce qu'on y croit et qu'on pense qu'elle permettra de redresser l'économie », dit un directeur de cabinet ministériel. Pour Stéphane Le Foll, « c'est sur l'emploi qu'on sera jugés. Tant qu'on sait où on va, rien ne m'inquiète ». « Le pari de Hollande, détaille une ministre, c’est de profiter d’une amélioration à la fin de l’année, afin de vaincre l’effet récessif actuel par la compétitivité, alors que les autres pays ne prennent pas ces mesures. » Mais le problème, concède-t-elle aussi, est que « de plus en plus d’économistes pronostiquent au mieux une stagnation de la situation économique. Et que l’objectif de réduction à 3 % du déficit limite grandement les marges de manœuvre ». « On est tenus à être solidaires, à espérer que le pouvoir se renforce, et à ce que ça marche… », veut croire un dirigeant du PS, ayant du mal à faire croire qu’il y croit vraiment.

Pour la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, infatigable égérie d’une gauche gauchie, le gouvernement adopte avant tout « la stratégie du cierge : en guise d’action politique, on brûle un cierge et on se répète en boucle “pourvu que ça aille mieux, pourvu que ça aille mieux” ». Mais pour elle, il manque une cohérence et une explication claire de la politique menée. « Même si c’était la même logique, surtout à la fin, Jospin était un vrai leader politique, qui faisait la pédagogie de son action, reproche-t-elle. Là, c’est un catéchisme souvent basé sur des mensonges, comme quand on maintient qu’on a réorienté l’Europe. Ça, ça ne marche que quand la foi est installée. Or elle ne l’est pas. »

La gauche à la recherche d'une boussole

Social-libéral, social-démocrate, ou socialiste ?

Mais sur le fond, quid de la lutte des classes, dans les têtes socialistes ? En discuter avec Stéphane Le Foll, c’est l’entendre à plusieurs reprises répéter que « dans la société, il faut dire qu'il existe des intérêts divergents, une lutte d'intérêts ». Pour Emmanuel Maurel, chef de file de la nouvelle aile gauche du PS (le courant Maintenant la gauche), « jusqu’à preuve du contraire, le PS défend les intérêts de la classe ouvrière. Mais depuis six mois, c’est le patronat qui n’a pas à se plaindre du pouvoir socialiste ».

Il emploie les mêmes mots que Guillaume Balas, son alter ego du courant hamoniste Un monde d’avance, aile gauche socialiste rentrée dans le rang au dernier congrès de Toulouse. « Il n’y a pas de théorisation du social-libéralisme, veut croire celui qui est aussi président du groupe PS à la région Île-de-France. La ligne assumée est celle d’être social-démocrate. Ce n’est pas un problème et je pourrais l’assumer volontiers, mais encore faut-il que le compromis social-démocrate issu du rapport de force ne soit pas à chaque fois le plus favorable aux intérêts les plus favorisés… » Et Balas de problématiser : « Avons-nous une structuration syndicale permettant cela ? interroge-t-il. Le fait majoritaire entourant un accord en France est-il le même que dans des pays ou de grands syndicats représentent 80 % des travailleurs ? »

Pour Guillaume Bachelay, numéro deux du PS et député suppléant de Laurent Fabius, le terme de « socialiste conserve tout son sens. Ce n’est pas un gros mot ». Pour lui, il faut continuer à « travailler à l’unité de la gauche, afin de refuser qu’il y en ait deux ». Le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, voit « surtout une question » restant encore en suspens aujourd’hui, celle « de savoir si c’est la vision de Mélenchon, selon laquelle le gouvernement va échouer, qui va l’emporter. Ou est-ce que ce sera la vision d’Emmanuel Todd sur le “hollandisme révolutionnaire”, misant sur un Hollande profitant de la crise financière européenne pour reprendre en main la globalisation ».

Stéphane Le FollStéphane Le Foll© L.B

Pour l’heure, les défenseurs de l’action gouvernementale continuent donc à faire l’éloge de la patience en politique. « On fait le dos rond, on tient la ligne parce qu'on y croit et qu'on pense qu'elle permettra de redresser l'économie », dit un directeur de cabinet ministériel. Pour Stéphane Le Foll, « c'est sur l'emploi qu'on sera jugés. Tant qu'on sait où on va, rien ne m'inquiète ». « Le pari de Hollande, détaille une ministre, c’est de profiter d’une amélioration à la fin de l’année, afin de vaincre l’effet récessif actuel par la compétitivité, alors que les autres pays ne prennent pas ces mesures. » Mais le problème, concède-t-elle aussi, est que « de plus en plus d’économistes pronostiquent au mieux une stagnation de la situation économique. Et que l’objectif de réduction à 3 % du déficit limite grandement les marges de manœuvre ». « On est tenus à être solidaires, à espérer que le pouvoir se renforce, et à ce que ça marche… », veut croire un dirigeant du PS, ayant du mal à faire croire qu’il y croit vraiment.

Pour la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, infatigable égérie d’une gauche gauchie, le gouvernement adopte avant tout « la stratégie du cierge : en guise d’action politique, on brûle un cierge et on se répète en boucle “pourvu que ça aille mieux, pourvu que ça aille mieux” ». Mais pour elle, il manque une cohérence et une explication claire de la politique menée. « Même si c’était la même logique, surtout à la fin, Jospin était un vrai leader politique, qui faisait la pédagogie de son action, reproche-t-elle. Là, c’est un catéchisme souvent basé sur des mensonges, comme quand on maintient qu’on a réorienté l’Europe. Ça, ça ne marche que quand la foi est installée. Or elle ne l’est pas. »

La gauche à la recherche d'une boussole (médiapart) 1ère partie de l'article

Social-libéral, social-démocrate, ou socialiste ?

Mais sur le fond, quid de la lutte des classes, dans les têtes socialistes ? En discuter avec Stéphane Le Foll, c’est l’entendre à plusieurs reprises répéter que « dans la société, il faut dire qu'il existe des intérêts divergents, une lutte d'intérêts ». Pour Emmanuel Maurel, chef de file de la nouvelle aile gauche du PS (le courant Maintenant la gauche), « jusqu’à preuve du contraire, le PS défend les intérêts de la classe ouvrière. Mais depuis six mois, c’est le patronat qui n’a pas à se plaindre du pouvoir socialiste ».

Il emploie les mêmes mots que Guillaume Balas, son alter ego du courant hamoniste Un monde d’avance, aile gauche socialiste rentrée dans le rang au dernier congrès de Toulouse. « Il n’y a pas de théorisation du social-libéralisme, veut croire celui qui est aussi président du groupe PS à la région Île-de-France. La ligne assumée est celle d’être social-démocrate. Ce n’est pas un problème et je pourrais l’assumer volontiers, mais encore faut-il que le compromis social-démocrate issu du rapport de force ne soit pas à chaque fois le plus favorable aux intérêts les plus favorisés… » Et Balas de problématiser : « Avons-nous une structuration syndicale permettant cela ? interroge-t-il. Le fait majoritaire entourant un accord en France est-il le même que dans des pays ou de grands syndicats représentent 80 % des travailleurs ? »

Pour Guillaume Bachelay, numéro deux du PS et député suppléant de Laurent Fabius, le terme de « socialiste conserve tout son sens. Ce n’est pas un gros mot ». Pour lui, il faut continuer à « travailler à l’unité de la gauche, afin de refuser qu’il y en ait deux ». Le ministre délégué à l’économie sociale et solidaire, Benoît Hamon, voit « surtout une question » restant encore en suspens aujourd’hui, celle « de savoir si c’est la vision de Mélenchon, selon laquelle le gouvernement va échouer, qui va l’emporter. Ou est-ce que ce sera la vision d’Emmanuel Todd sur le “hollandisme révolutionnaire”, misant sur un Hollande profitant de la crise financière européenne pour reprendre en main la globalisation ».

Stéphane Le FollStéphane Le Foll© L.B

Pour l’heure, les défenseurs de l’action gouvernementale continuent donc à faire l’éloge de la patience en politique. « On fait le dos rond, on tient la ligne parce qu'on y croit et qu'on pense qu'elle permettra de redresser l'économie », dit un directeur de cabinet ministériel. Pour Stéphane Le Foll, « c'est sur l'emploi qu'on sera jugés. Tant qu'on sait où on va, rien ne m'inquiète ». « Le pari de Hollande, détaille une ministre, c’est de profiter d’une amélioration à la fin de l’année, afin de vaincre l’effet récessif actuel par la compétitivité, alors que les autres pays ne prennent pas ces mesures. » Mais le problème, concède-t-elle aussi, est que « de plus en plus d’économistes pronostiquent au mieux une stagnation de la situation économique. Et que l’objectif de réduction à 3 % du déficit limite grandement les marges de manœuvre ». « On est tenus à être solidaires, à espérer que le pouvoir se renforce, et à ce que ça marche… », veut croire un dirigeant du PS, ayant du mal à faire croire qu’il y croit vraiment.

Pour la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, infatigable égérie d’une gauche gauchie, le gouvernement adopte avant tout « la stratégie du cierge : en guise d’action politique, on brûle un cierge et on se répète en boucle “pourvu que ça aille mieux, pourvu que ça aille mieux” ». Mais pour elle, il manque une cohérence et une explication claire de la politique menée. « Même si c’était la même logique, surtout à la fin, Jospin était un vrai leader politique, qui faisait la pédagogie de son action, reproche-t-elle. Là, c’est un catéchisme souvent basé sur des mensonges, comme quand on maintient qu’on a réorienté l’Europe. Ça, ça ne marche que quand la foi est installée. Or elle ne l’est pas. »



19/01/2013
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