laulaublog

la droitisation de l'UMP qui légitime le F.N., bravo Copé, quelle réussite ! !

Le FN sur une ligne ni Copé ni Fillon

31 octobre 2012 à 17:49
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin.
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin. (© Philippe Wojazer / Reuters)

décryptage Les dirigeants frontistes se refusent à choisir entre les deux candidats à la présidence de l'UMP... mais se réjouissent de voir une droitisation qui les «légitime».

Par LAURE EQUY

C’est leur petite «distraction». Le député (FN) Gilbert Collard veut faire croire que, si lui et Marine Le Pen suivent la bataille pour le leadership de l’UMP, ce serait surtout pour «s’en amuser». Copé ou Fillon? Le parti d’extrême droite assure ne pas se soucier du nom du futur président. «Rien à espérer des apparatchiks fatigués», c’est à la base de l’UMP que les frontistes veulent draguer.

Marine Le Pen fait d’ailleurs mine de s’être ennuyée pendant le débat sur France 2 consacré à l’élection du 18 novembre. «Pas une idée n’a émergé», bâille-t-elle dans un communiqué. Comme Florian Philippot qui s’est «coltiné» l’émission: «Objectivement, il était difficile de faire une distinction entre les deux.» La preuve, selon le porte-parole du FN et sa présidente, c'est la position commune des deux dirigeants pour l’Europe «fédéraliste», une «totale soumission à l’Union européenne et aux dogmes de la mondialisation».

Quid de la campagne musclée du secrétaire général de l’UMP, qui multiplie les propositions chocs sur sa ligne proclamée de «droite décomplexée»? De quoi faire enrager les responsables FN ou, au contraire, les réjouir de la reprise d’une formule telle que le «racisme antiblanc», qui leur est chère? Rien à faire, les deux candidats sont renvoyés dos à dos.

«Juste une façon différente d’appâter le poisson»

François Fillon, avancent les proches de Marine Le Pen, n’a d'ailleurs pas condamné les sorties de son rival. Peu leur importe s’il a rechigné à distinguer les «formes de racisme» ou si certains de ses soutiens, comme François Baroin, ont vivement dénoncé les propos de Copé sur le vol de goûters pendant le ramadan. Pour Collard, entre les deux candidats, c’est, à la limite, «une affaire de tonalité»: «Copé est plus sonore mais c’est juste une façon différente d’appâter le poisson.»

Les dirigeants du FN ont, pourtant, semblé plus critiques à l’égard du député-maire de Meaux. «Copé est encore plus dans une posture et donc dans l’imposture», attaque Florian Philippot qui lui reproche d’appliquer, à la façon de Nicolas Sarkozy pendant la présidentielle, «la méthode Buisson»: «c’est de l’enfumage, leurs militants ne sont plus dupes.» Quant à Fillon, Collard lui avait reconnu sa qualité d’«homme d’Etat» et la patronne du FN, interrogée en septembre par le JDD, disait le préférer... pour mieux moquer son profil «mou à souhait et centriste comme il faut».

Un candidat UMP qui laisserait le champ libre à sa droite quand son concurent, en droitisant son discours, réduirait l’espace politique du FN? Au contraire, triomphe Collard, la stratégie de campagne de Copé servirait le parti d’extrême droite: «Ils ont passé des années à nous donner tort au nom d’une pseudo bonne conscience et maintenant ils disent la même chose que nous.» Mais là encore, l’avocat loge les deux à la même enseigne, estimant que «c’est une question de rythme, l’un nous légitime plus vite que l’autre.»

«En fait, ils nous insultent tous les deux»

Selon, le numéro 2 du FN, Louis Aliot, les frontistes rendraient à Copé la monnaie de sa pièce. Depuis sa triangulaire de 1997 perdue face au Front national et les régionales de 2004 en Ile-de-France, Copé «est très vindicatif à l’égard du FN» et la détestation serait aussi «ancienne» que «personnelle». Mais Aliot, à son tour soucieux de rester neutre, s’empresse d’ajouter: «Fillon aussi est vindicatif. En fait ils nous insultent tous les deux.»

Fillon comme Copé rejettent toute alliance avec le Front national et défendent (avec plus ou moins d’enthousiasme) la ligne «ni FN-ni PS» en cas d’absence de la droite au second tour d’une élection. Et les deux camps se targuent d’être le meilleur rempart face au FN. Copé invoque sa confortable réélection aux législatives de juin et un FN cette fois battu dans sa circonscription, preuve, selon un conseiller, que «l’on peut mener une politique de droite assumée et apporter des réponses aux problèmes des quartiers sans [les] nier». Et les proches de Fillon font valoir sa capacité à rassembler «très largement» ce qui mettrait le parti à l’abri d’un 21 avril à l’envers.

Si les responsables FN veillent à ne pas trancher, c’est bien parce qu’ils n’attendent pas de main tendue de l’état-major UMP. D’où l’appel de Marine Le Pen aux adhérents UMP «patriotes» pour qu’ils boycottent l’élection et rejoignent son parti. «La pression viendra de la base», opine Florian Philippot. «Ce qui m’intéresse c’est de parler avec des élus de la base qui se détournent de l'appareil», ajoute Aliot. Le vice-président du parti rêve que l’association lancée par un élu UMP de Seine-et-Marne favorable à une discussion avec le FN - initative condamnée par l’UMP- «fasse tâche d’huile».

Le FN sur une ligne ni Copé ni Fillon

31 octobre 2012 à 17:49
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin.
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin. (© Philippe Wojazer / Reuters)

décryptage Les dirigeants frontistes se refusent à choisir entre les deux candidats à la présidence de l'UMP... mais se réjouissent de voir une droitisation qui les «légitime».

Par LAURE EQUY

C’est leur petite «distraction». Le député (FN) Gilbert Collard veut faire croire que, si lui et Marine Le Pen suivent la bataille pour le leadership de l’UMP, ce serait surtout pour «s’en amuser». Copé ou Fillon? Le parti d’extrême droite assure ne pas se soucier du nom du futur président. «Rien à espérer des apparatchiks fatigués», c’est à la base de l’UMP que les frontistes veulent draguer.

Marine Le Pen fait d’ailleurs mine de s’être ennuyée pendant le débat sur France 2 consacré à l’élection du 18 novembre. «Pas une idée n’a émergé», bâille-t-elle dans un communiqué. Comme Florian Philippot qui s’est «coltiné» l’émission: «Objectivement, il était difficile de faire une distinction entre les deux.» La preuve, selon le porte-parole du FN et sa présidente, c'est la position commune des deux dirigeants pour l’Europe «fédéraliste», une «totale soumission à l’Union européenne et aux dogmes de la mondialisation».

Quid de la campagne musclée du secrétaire général de l’UMP, qui multiplie les propositions chocs sur sa ligne proclamée de «droite décomplexée»? De quoi faire enrager les responsables FN ou, au contraire, les réjouir de la reprise d’une formule telle que le «racisme antiblanc», qui leur est chère? Rien à faire, les deux candidats sont renvoyés dos à dos.

«Juste une façon différente d’appâter le poisson»

François Fillon, avancent les proches de Marine Le Pen, n’a d'ailleurs pas condamné les sorties de son rival. Peu leur importe s’il a rechigné à distinguer les «formes de racisme» ou si certains de ses soutiens, comme François Baroin, ont vivement dénoncé les propos de Copé sur le vol de goûters pendant le ramadan. Pour Collard, entre les deux candidats, c’est, à la limite, «une affaire de tonalité»: «Copé est plus sonore mais c’est juste une façon différente d’appâter le poisson.»

Les dirigeants du FN ont, pourtant, semblé plus critiques à l’égard du député-maire de Meaux. «Copé est encore plus dans une posture et donc dans l’imposture», attaque Florian Philippot qui lui reproche d’appliquer, à la façon de Nicolas Sarkozy pendant la présidentielle, «la méthode Buisson»: «c’est de l’enfumage, leurs militants ne sont plus dupes.» Quant à Fillon, Collard lui avait reconnu sa qualité d’«homme d’Etat» et la patronne du FN, interrogée en septembre par le JDD, disait le préférer... pour mieux moquer son profil «mou à souhait et centriste comme il faut».

Un candidat UMP qui laisserait le champ libre à sa droite quand son concurent, en droitisant son discours, réduirait l’espace politique du FN? Au contraire, triomphe Collard, la stratégie de campagne de Copé servirait le parti d’extrême droite: «Ils ont passé des années à nous donner tort au nom d’une pseudo bonne conscience et maintenant ils disent la même chose que nous.» Mais là encore, l’avocat loge les deux à la même enseigne, estimant que «c’est une question de rythme, l’un nous légitime plus vite que l’autre.»

«En fait, ils nous insultent tous les deux»

Selon, le numéro 2 du FN, Louis Aliot, les frontistes rendraient à Copé la monnaie de sa pièce. Depuis sa triangulaire de 1997 perdue face au Front national et les régionales de 2004 en Ile-de-France, Copé «est très vindicatif à l’égard du FN» et la détestation serait aussi «ancienne» que «personnelle». Mais Aliot, à son tour soucieux de rester neutre, s’empresse d’ajouter: «Fillon aussi est vindicatif. En fait ils nous insultent tous les deux.»

Fillon comme Copé rejettent toute alliance avec le Front national et défendent (avec plus ou moins d’enthousiasme) la ligne «ni FN-ni PS» en cas d’absence de la droite au second tour d’une élection. Et les deux camps se targuent d’être le meilleur rempart face au FN. Copé invoque sa confortable réélection aux législatives de juin et un FN cette fois battu dans sa circonscription, preuve, selon un conseiller, que «l’on peut mener une politique de droite assumée et apporter des réponses aux problèmes des quartiers sans [les] nier». Et les proches de Fillon font valoir sa capacité à rassembler «très largement» ce qui mettrait le parti à l’abri d’un 21 avril à l’envers.

Si les responsables FN veillent à ne pas trancher, c’est bien parce qu’ils n’attendent pas de main tendue de l’état-major UMP. D’où l’appel de Marine Le Pen aux adhérents UMP «patriotes» pour qu’ils boycottent l’élection et rejoignent son parti. «La pression viendra de la base», opine Florian Philippot. «Ce qui m’intéresse c’est de parler avec des élus de la base qui se détournent de l'appareil», ajoute Aliot. Le vice-président du parti rêve que l’association lancée par un élu UMP de Seine-et-Marne favorable à une discussion avec le FN - initative condamnée par l’UMP- «fasse tâche d’huile».

Le FN sur une ligne ni Copé ni Fillon

31 octobre 2012 à 17:49
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin.
La présidente du FN, Marine Le Pen, en conférence de presse au siège du parti d'extrême droite, à Nanterre, le 19 juin. (© Philippe Wojazer / Reuters)

décryptage Les dirigeants frontistes se refusent à choisir entre les deux candidats à la présidence de l'UMP... mais se réjouissent de voir une droitisation qui les «légitime».

Par LAURE EQUY

C’est leur petite «distraction». Le député (FN) Gilbert Collard veut faire croire que, si lui et Marine Le Pen suivent la bataille pour le leadership de l’UMP, ce serait surtout pour «s’en amuser». Copé ou Fillon? Le parti d’extrême droite assure ne pas se soucier du nom du futur président. «Rien à espérer des apparatchiks fatigués», c’est à la base de l’UMP que les frontistes veulent draguer.

Marine Le Pen fait d’ailleurs mine de s’être ennuyée pendant le débat sur France 2 consacré à l’élection du 18 novembre. «Pas une idée n’a émergé», bâille-t-elle dans un communiqué. Comme Florian Philippot qui s’est «coltiné» l’émission: «Objectivement, il était difficile de faire une distinction entre les deux.» La preuve, selon le porte-parole du FN et sa présidente, c'est la position commune des deux dirigeants pour l’Europe «fédéraliste», une «totale soumission à l’Union européenne et aux dogmes de la mondialisation».

Quid de la campagne musclée du secrétaire général de l’UMP, qui multiplie les propositions chocs sur sa ligne proclamée de «droite décomplexée»? De quoi faire enrager les responsables FN ou, au contraire, les réjouir de la reprise d’une formule telle que le «racisme antiblanc», qui leur est chère? Rien à faire, les deux candidats sont renvoyés dos à dos.

«Juste une façon différente d’appâter le poisson»

François Fillon, avancent les proches de Marine Le Pen, n’a d'ailleurs pas condamné les sorties de son rival. Peu leur importe s’il a rechigné à distinguer les «formes de racisme» ou si certains de ses soutiens, comme François Baroin, ont vivement dénoncé les propos de Copé sur le vol de goûters pendant le ramadan. Pour Collard, entre les deux candidats, c’est, à la limite, «une affaire de tonalité»: «Copé est plus sonore mais c’est juste une façon différente d’appâter le poisson.»

Les dirigeants du FN ont, pourtant, semblé plus critiques à l’égard du député-maire de Meaux. «Copé est encore plus dans une posture et donc dans l’imposture», attaque Florian Philippot qui lui reproche d’appliquer, à la façon de Nicolas Sarkozy pendant la présidentielle, «la méthode Buisson»: «c’est de l’enfumage, leurs militants ne sont plus dupes.» Quant à Fillon, Collard lui avait reconnu sa qualité d’«homme d’Etat» et la patronne du FN, interrogée en septembre par le JDD, disait le préférer... pour mieux moquer son profil «mou à souhait et centriste comme il faut».

Un candidat UMP qui laisserait le champ libre à sa droite quand son concurent, en droitisant son discours, réduirait l’espace politique du FN? Au contraire, triomphe Collard, la stratégie de campagne de Copé servirait le parti d’extrême droite: «Ils ont passé des années à nous donner tort au nom d’une pseudo bonne conscience et maintenant ils disent la même chose que nous.» Mais là encore, l’avocat loge les deux à la même enseigne, estimant que «c’est une question de rythme, l’un nous légitime plus vite que l’autre.»

«En fait, ils nous insultent tous les deux»

Selon, le numéro 2 du FN, Louis Aliot, les frontistes rendraient à Copé la monnaie de sa pièce. Depuis sa triangulaire de 1997 perdue face au Front national et les régionales de 2004 en Ile-de-France, Copé «est très vindicatif à l’égard du FN» et la détestation serait aussi «ancienne» que «personnelle». Mais Aliot, à son tour soucieux de rester neutre, s’empresse d’ajouter: «Fillon aussi est vindicatif. En fait ils nous insultent tous les deux.»

Fillon comme Copé rejettent toute alliance avec le Front national et défendent (avec plus ou moins d’enthousiasme) la ligne «ni FN-ni PS» en cas d’absence de la droite au second tour d’une élection. Et les deux camps se targuent d’être le meilleur rempart face au FN. Copé invoque sa confortable réélection aux législatives de juin et un FN cette fois battu dans sa circonscription, preuve, selon un conseiller, que «l’on peut mener une politique de droite assumée et apporter des réponses aux problèmes des quartiers sans [les] nier». Et les proches de Fillon font valoir sa capacité à rassembler «très largement» ce qui mettrait le parti à l’abri d’un 21 avril à l’envers.

Si les responsables FN veillent à ne pas trancher, c’est bien parce qu’ils n’attendent pas de main tendue de l’état-major UMP. D’où l’appel de Marine Le Pen aux adhérents UMP «patriotes» pour qu’ils boycottent l’élection et rejoignent son parti. «La pression viendra de la base», opine Florian Philippot. «Ce qui m’intéresse c’est de parler avec des élus de la base qui se détournent de l'appareil», ajoute Aliot. Le vice-président du parti rêve que l’association lancée par un élu UMP de Seine-et-Marne favorable à une discussion avec le FN - initative condamnée par l’UMP - «fasse tâche d’huile».



01/11/2012
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Politique & Société pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres