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L'UMPFN : la conséquence du "ni" ini", la porosité entre les deux partis, vu dans Mediaprt

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L’UMP opte pour la règle du “ni-ni” (ni Front national, ni Front républicain) dans les duels gauche/FN. Des candidats se désistent ou songent à se désister au profit du Front national. Deux candidats du FN se retireraient en faveur de l'UMP. Jean-François Copé affirme qu’il est hors de question d'appeler à voter pour un candidat socialiste « qui en plus fait alliance avec le Front de gauche ». Christian Estrosi souligne qu’il n'a « aucune valeur commune » avec le PS, en s'abstenant de le préciser au sujet du FN.

La Une de Minute.La Une de Minute.

Nadine Morano indique qu'elle « partage les valeurs des électeurs du FN » sur « la maîtrise de l'immigration », « le refus du droit de vote aux étrangers », « l'assistanat » et fait la une de Minute. La députée Brigitte Barèges, partisane d’une « préférence nationale » dans l’accès à l’emploi, explique qu’elle serait « ravie » que Marine Le Pen « soit élue à l'Assemblée nationale » car « elle représente un courant permanent ». Entre l'UMP et le FN l’UMP, à quelques jours du second tour des législatives, les digues sautent les unes après les autres.

Le “ni-ni” constitue déjà une semi-victoire pour le FN (cela revient à mettre sur un même plan extrême droite et gauche). Marine Le Pen s'en est d'ailleurs félicitée, notant qu'il s'agissait là d'une « avancée appréciable par rapport à l'infect front républicain ». « Copé est sur le bon chemin », a-t-elle ajoutéLe désistement de candidats UMP, qui choisiraient de se retirer dans certaines triangulaires, serait lui synonyme de victoire de députés frontistes. Certes, Copé a condamné lundi la décision de Roland Chassain, candidat UMP de la 16e des Bouches-du-Rhône, de se retirer pour tenir sa « position » « tous contre Michel Vauzelle » (PS). Mais il l’a vite relativisée d'un « Ne nous arrêtons pas à une circonscription ».

Marine Le Pen et Steeve Briois.Marine Le Pen et Steeve Briois.© Reuters

Chassain pourrait pourtant être imité par d’autres. Etienne Mourrut, député sortant de la 2e du Gard, hésite à se retirer au profit de Gilbert Collard. Ses militants ont annoncé qu’ils voteraient de toute façon pour ce proche de Marine Le Pen. C'est « donnant-donnant », explique-t-on au FN, en évoquant le retrait probable de deux candidats frontistes dans le Gard et les Pyrénées-Orientales, en faveur de l'UMP.

Mediapart n'a eu de cesse de mettre en évidence cette porosité entre le FN et une partie de l'UMP (lire nos enquêtes sous l'onglet Prolonger). Si certaines digues sautent aujourd'hui, c'est à la suite d'années de rapprochement idéologique, humain, entre les deux familles politiques. C'est ce que démontre un rapport réalisé par Terra Nova, centre d'études fondé en 2008 par le socialiste Olivier Ferrand, aujourd'hui candidat dans les Bouches-du-Rhône. Intitulé « L'axe UMPFN : vers le parti patriote ? », ce rapport de 95 pages, qui sera rendu public cette semaine, a été réalisé par une douzaine d'universitaires : chercheurs spécialistes de l'extrême droite (comme Jean-Yves Camus), historiens (comme Nicolas Lebourg), spécialistes de la sociologie électorale ou sociologues (lire notre Boîte noire).

Selon ce rapport, « la digue rompt » avec la présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy a « fait bouger le centre de gravité de la droite » au sommet de l'Etat, et « le renforcement du FN le 22 avril 2012 résulte prioritairement de cette évolution ». Mais les auteurs mettent en évidence une « convergence idéologique », des « jonctions » programmatiques et une multiplicité de passerelles humaines bien antérieures à 2012. La prochaine étape serait « en cours » : celle de la « convergence institutionnelle », avec la constitution d'un « parti patriote », souhaité par Patrick Buisson, « réalisant l’union des droites »



15/06/2012
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