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HOLLANDE A BRUXELLES: lu dans Mediapart, premièe partie

A Bruxelles, Hollande cherche des alliances de tous côtés pour faire plier Merkel

| Par Lénaïg Bredoux et Ludovic Lamant

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Tout faire pour sortir du tête-à-tête exclusif avec Angela Merkel. Pour ses premiers pas à Bruxelles dans la peau d'un chef d'Etat, François Hollande a de nouveau constaté mercredi soir de profonds désaccords avec la chancelière allemande sur la gestion de la crise – en particulier sur les euro-obligations. Mais il a aussi pris soin d'évoquer de possibles rapprochements avec d'autres capitales, dans l'espoir, par ricochets, de faire bouger Berlin. La partie d'échecs vient de s'enclencher. Elle est loin d'être gagnée pour le socialiste.  

D'autant que la crise grecque est en train, une fois de plus, de bousculer l'agenda. A l'origine, ce dîner informel convoqué par le Conseil européen devait être l'occasion de débattre exclusivement, et « sans tabous », des pistes pour relancer la croissance en Europe. Mais les 27 chefs d'Etat et de gouvernement se sont sentis obligés de publier un communiqué sur la Grèce dans la nuit, rappelant leur attachement à ce qu'Athènes reste dans la zone euro. Manière de démentir au plus vite des informations de presse, diffusées quelques heures plus tôt, selon lesquelles un groupe de travail interne à l'Eurogroupe préparerait le « grexit » (la sortie de la Grèce de la zone euro). La monnaie unique s'échangeait mercredi soir à son plus bas niveau depuis l'été 2010.

Herman Van Rompuy, François Hollande et Mario Monti, à Bruxelles, le 23 mai.Herman Van Rompuy, François Hollande et Mario Monti, à Bruxelles, le 23 mai.


C'est dans ce contexte tendu que s'est déroulé le bras de fer le plus attendu de la soirée, sur les euro-obligations (la fusion des dettes publiques au sein de la zone euro, qui soulagerait la pression sur les Etats les plus fragiles). Les désaccords entre Paris et Berlin restent vifs sur le sujet, et aucun n'a fait un pas vers l'autre. La chancelière, plutôt isolée, ne comprend pas l'insistance de Paris dans ce dossier.  

« Il n'y a pas de tabous, nous sommes prêts à parler de croissance », explique un conseiller allemand. « Mais pour nous, il n'y a tout simplement aucun rapport entre la croissance et les euro-obligations. On ne comprend pas pourquoi se focaliser là-dessus. » Lors de sa conférence de presse, François Hollande a confirmé la divergence de vues : « Dans la version la plus optimiste des choses, l'Allemagne voit les euro-obligations comme un point d'aboutissement (de l'intégration européenne - ndlr). Nous, nous considérons que cela devrait être un point de départ. (...) C'est vrai qu'il existe là une différence...»

La chancelière ne compte plus qu'une petite poignée de fidèles alliés, pour rejeter avec elle ces obligations européennes – la Finlande et les Pays-Bas, deux autres Etats membres encore classés « triple A » par les agences de notation, et qui rechignent à mutualiser leur dette. La Pologne, qui continue de vouloir rejoindre la zone euro, n'y est pas tout à fait opposée. Même le Britannique David Cameron s'est récemment déclaré en faveur des euro-obligations.



24/05/2012
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