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HOLLANDE A BESANCON : LA VAGUE DE L'EXASPERATION CONTRE SARKOZY

Hollande cogne sur les «mensonges» de Sarkozy

François Hollande en meeting à Besançon mardi soir
François Hollande en meeting à Besançon mardi soir (Photo Sébastien Calvet pour Libération)

ReportageLors d'un meeting à Besançon mardi, le candidat socialiste a notamment accusé le président sortant de prétendre à tort être allé à Fukushima.

Par LAURE BRETTON envoyée spéciale à Besançon

Plus le temps –ni l'envie– de faire dans la dentelle. Aquilino Morelle, la plume de François Hollande, a rebaptisé ça d'un néologisme on ne peut plus clair, Besançon devait être «le meeting du patatage» avant de passer en mode plus rassembleur, dimanche au parc de Vincennes. Mardi soir, le candidat socialiste à l'Elysée s'est donc payé Nicolas Sarkozy et ce qu'il appelle ses «mensonges» de campagne. Le président-candidat accuse son adversaire de vouloir massivement régulariser les sans-papiers, de vouloir augmenter drastiquement les impôts ou de mettre à bas la politique familiale en démantelant le quotient familial? Faux, répond Hollande sur la scène du Micropolis.

Mais c'est sur le nucléaire, Fessenheim et Fukushima, que le député de Corrèze –et toute son équipe de campagne dans son sillage- se fait le plus mordant. Dans un discours à Caen, vendredi, le chef de l'Etat a assuré être allé à Fukushima avec la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet. «J'ai vérifié, il n'y est jamais allé, explose Hollande. C'est la première fois dans l'histoire de la République, qu'un candidat sortant relate un voyage qu'il n'a jamais fait. Il aura été un précurseur en tout. Même en voyage qu'il n'a jamais accompli.»

«Alors, tu la sens la vague?»

Et comme Nicolas Sarkozy a déclaré dans le Journal du dimanche qu'il sentait «monter la vague» de la victoire, Hollande s'empare ni une ni deux de l'image. Pour parler de la «vague de l'indignation, la vague de l'exaspération, la vague de la colère, celle du peuple qui n'en peut plus». Hollande fait presque du Mélenchon. Cette vague «elle monte depuis cinq ans, d'année en année, de scrutin en scrutin. Il faut changer, il faut une vague d'espérance, la vague d'une nation qui se retrouve, la vague d'un peuple qui se redresse. C'est cette vague-là qui submergera l'arrogance, la suffisance, l'outrance», promet le socialiste.

Quelques minutes avant lui, Pierre Moscovici se payait le luxe de retourner une attaque de Sarkozy contre Hollande à son envoyeur. Le candidat de l'UMP, «c'est un homme qui en réalité ment. Il ment matin midi et soir», lance le directeur de campagne. Il raconte des histoires, il se raconte son histoire».

Les sondages de premier tour se resserrent –Hollande n'est plus qu'à quelques dixièmes de son rival de droite et toujours largement vainqueur au deuxième. Il reste douze jours à tenir mais, mardi soir, une douce euphorie s'empare de l'équipe de campagne venue faire le SAV du discours dans la salle de presse. On pianote sur son smartphone à la recherche des dernières déclarations de François Fillon sur le risque de voir passer le pays à gauche. «Ah oui, c'est vrai, avec nous, la banqueroute, c'est maintenant», entend-on. Pour le passage de Sarkozy sur Fukushima, «c'est la minute 36 de la vidéo de la France forte»(cliquez sur le lien pour vérifier), claironne Manuel Valls. Qui ajoute sur tous les tons et à chaque personne qu'il croise:  «alors, tu la sens la vague».



11/04/2012
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