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FRANCOIS HOLLANDE S'INSTALLE A GAUCHE avec Madiapart

François Hollande s'installe à gauche

| Par Stéphane Alliès et Lénaïg Bredoux et Carine Fouteau et Christophe Gueugneau et Mathieu Magnaudeix

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Se présidentialiser, et s’ancrer à gauche : c’est le défi qu’a voulu relever dimanche François Hollande pour son premier grand meeting de candidat. Avec l’espoir de reléguer définitivement Nicolas Sarkozy dans les sondages, comme l’actuel chef de l’Etat était parvenu à le faire lors de son discours du 14 janvier 2007 à la Porte de Versailles.

Cliquer ci-dessous pour voir le diaporamaCliquer ci-dessous pour voir le diaporama© Thomas Haley

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Sur la forme, l’exercice était incontestablement réussi, faisant penser au professionnalisme des grands-messes sarkozystes de la campagne de 2007. L’affluence a dépassé les espérances, puisqu’ils étaient au moins 15.000 (répartis dans deux salles) à s’être déplacés jusqu’au parc des exposition du Bourget. Parmi eux de nombreux jeunes socialistes, tous drapeaux dehors, et plus de 70 bus venus de toute la France (30 départements différents). Dans une salle disposée en carré, avec les VIP (people et dirigeants socialistes) au centre, et les supporteurs sur les trois côtés, la scène est immense et affiche seulement le slogan du candidat Hollande, en lettres rouges et blanches sur fond bleu : « Le changement c’est maintenant ».

De grands écrans au plafond diffusent les images produites par six caméras dont une louma démesurée, faisant jongler les apparitions de personnalités diversement applaudies, tout comme les différents clips provoquant tantôt cris de joie (quand ils retracent la vie du champion socialiste), tantôt huées à la seule vision de Nicolas Sarkozy. Pour parfaire le dispositif, au timing impeccable, Yannick Noah a chauffé l’ambiance, tout comme la sono hurlante. Et la personnalité préférée des Français de résumer l’ambiance devant un auditoire exultant : « Bonne chance à votre chef ! »

Sur le fond, Hollande s’est d’abord attaché à se démarquer, point par point, de l’actuel chef de l’Etat – dont il n’a jamais cité le nom tout au long de son heure et demie de discours – pour illustrer sa vision du « président normal ». Commençant ses phrases par « présider la France, c’est... », le candidat socialiste a par exemple affirmé que « la République, c’est refuser que tout procède d’un seul homme, d’un seul parti qui risque de devenir un clan ». Il a aussi fait allusion aux « faveurs pour les proches » et aux récentes révélations sur le chef de la DCRI, Bernard Squarcini. « Présider la République, c’est être impitoyable avec la corruption, et malheur aux élus qui y succomberont », a aussi dit Hollande, devant un Arnaud Montebourg ravi. 

« Une page est en train de s'effacer », a annoncé François Hollande (son discours intégral en vidéo ci-dessous).

Circulaire sur les étudiants étrangers, discours de Dakar, accueil en grande pompe à Paris des dictateurs : c’est à chaque fois par l’allusion que Hollande s’est attaqué au bilan de son prédécesseur. Tout comme sur le plan personnel, alors que nombre de dirigeants socialistes sont convaincus que la détestation de l’homme Nicolas Sarkozy est profonde dans le pays : « Je n’ai pas besoin de changer en permanence pour être moi-même », a tonné Hollande, répondant ainsi directement au fameux « j’ai changé » du candidat Sarkozy en 2007. Plus tard il reviendra sur cette idée : « Le quinquennat ne sera pas une volte-face, un zigzag, une contradiction. » «Je n’aime pas les honneurs, Je revendique une simplicité qui est la marque de l’authentique autorité. Mon secret : j’aime les gens, quand d’autres sont fascinés par l’argent, a encore dit Hollande. Je ne m’exhibe pas, je reste moi-même. Je veux conquérir le pouvoir mais je ne suis pas vorace. » 

Depuis de longs mois, le président du conseil général de Corrèze est persuadé que s’il est parvenu à reconquérir l’opinion, à remporter la primaire, et s'il fait aujourd’hui figure de favori pour mai 2012, c’est parce qu’il incarne « un moment ». Une « attente » qu’il a ainsi définie dimanche au Bourget : « Les Français attendent un rassemblement sur l’essentiel, une considération, un respect, un apaisement, une confiance. Je veux redonner confiance aux Français. »

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23/01/2012
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