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EN UKRAINE LA CHUTE DU POUVOIR EN PLACE

En Ukraine, la chute du pouvoir Ianoukovitch

|  Par La rédaction de Mediapart

L'opposition ukrainienne s'est emparée, ce samedi, des principaux leviers du pouvoir. Le président Viktor Ianoukovitch a quitté Kiev et est resté introuvable pendant plusieurs heures. Puis il s'est exprimé à la télévision, déclarant qu'il n'avait « pas l'intention » de démissionner. Le parlement a ensuite voté sa destitution. La situation heure par heure.

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 Samedi 22 février

19 heures : Pendant que Ioulia Timochenko, libérée, arrive à l'aéroport de Kiev, pour le site de la présidence ukrainienne, Viktor Ianoukovich est toujours président du pays.

18 heures : Le nouveau président du parlement, Oleksandre Tourczynov, annonce, d'après le site d'information polonais gazeta.pl, que Viktor Ianoukovitch a tenté de prendre un avion pour la Russie, mais a été empêché par des officiers de la police frontalière. Il se trouverait à présent à Donetsk, dans le sud-ouest du pays.

Ioulia Timochnenlo libéreeIoulia Timochnenlo libéree © Reuters/Vasily Fedosenko

17h30 : En route pour Kiev, l'ancienne premier ministre Ioulia Timochenko, désormais libre, déclare qu'elle sera candidate à l'élection présidentielle annoncée pour le 25 mai. De son côté, Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition, est ovationné sur le Maïdan.

 

17 heures : Le site polonais gazeta.pl indique la clôture des débats à la Rada, le parlement ukrainien. Le nouveau président de l'assemblée, le député de l'opposition Oleksandre Tourtchinov, annonce que la prochaine session commencera ce dimanche matin à 10 heures (heure locale).

16h30 : Le parlement prononce la libération immédiate de l'opposante et ancienne figure de la révolution orange Ioulia Timochenko. L'opposition annonce son arrivée prochaine sur le Maïdan, dès qu'elle aura rejoint Kiev depuis Kharkiv (est) où elle se trouvait emprisonnée après avoir été condamnée en 2011 à sept ans de prison pour « abus de pouvoir ». Sur la place de l'Indépendance, la foule est rassemblée et les interlocuteurs se succèdent à la tribune dans une atmosphère pacifique, comme le montre la restransmission en direct d'Espresso TV


16h15 : Le parlement ukrainien vote la destitution de Viktor Ianoukovitch avec 328 voix sur 450 et annonce une élection présidentielle anticipée pour le 25 mai. Pendant ce temps, relate le journal ukrainien Oukraïnska Pravda, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, demande à ses homologues européens de réagir. Selon lui, l’opposition n’a pas tenu compte des accords signés et « a cédé aux extrémistes » : « L'opposition, dit-il dans un communiqué, non seulement n'a pas rempli une seule de ses obligations, mais de plus, elle avance de nouvelles exigences, se soumettant aux extrémistes armés et aux pillards dont les actes constituent une menace directe pour la souveraineté et l'ordre constitutionnel de l'Ukraine. »

15 heures : Le président Viktor Ianoukovitch, qui n'est plus à Kiev, annonce dans une allocution télévisée qu'il n'a « pas l'intention » de démissionner. « Le pays assiste à un coup d'État », déclare-t-il. « Ce qui se passe aujourd'hui est du vandalisme, du banditisme, un coup d'État. (…) Mais je n'ai pas peur, les décisions que prend le Parlement sont illégitimes. Je ne vais rien signer avec les bandits qui terrorisent le pays. » Ses propos sont décousus, il affirme que le parti des régions est en bonne santé, qu'il compte 1,5 millions d'adhérents, et il établit un parallèle entre l'opposition ukrainienne et les nazis qui, « dans les années 30, ont de la même façon interdit le parti communiste en Allemagne ».

Mi-journée : De nombreux journalistes pénètrent sans difficulté dans la résidence du président, qui se trouve dans la banlieue de Kiev, d'habitude sous très haute protection. D'après l'opposition, les gens se rendent nombreux vers ce lieu « afin de constater dans quelles conditions vivait Ianoukovitch ces dernières années ».


Samedi matin : Le président Viktor Ianoukovitch disparaît. Kiev semble aux mains des opposants, bâtiments officiels et palais présidentiel compris. Un nouveau président du parlement, membre de l'opposition, est élu, alors que les défections s’enchaînent dans le camp du président, au lendemain de la signature d’un accord entre l’opposition et le président prévoyant d’importantes concessions de la part de ce dernier.

En l'absence de Viktor Ianoukovitch, des manifestants pénètrent sans difficulté dans l’enceinte de la présidence, dans le centre de la capitale, d'après un journaliste de l’AFP. Vitali Klitschko, l'un des leaders de l'opposition, déclare : « Nous exigeons une présidentielle anticipée d’ici au 25 mai. (…) Le parlement doit adopter une résolution exigeant que Ianoukovitch donne sa démission. »

Le président du parlement et proche de Viktor Ianoukovitch, Volodymyr Rybak, annonce également sa démission. Le bras droit de l’opposante Ioulia Timochenko, Olexandre Tourtchinov, est élu en remplacement, avec 288 voix sur 450. « Le pouvoir en Ukraine reprend son travail pour stabiliser la situation », déclare-t-il aussitôt.

Sur le Maïdan (place de l’Indépendance), au cœur de Kiev, des milliers de personnes sont toujours rassemblées : les manifestants ne souhaitent visiblement pas relâcher la pression en dépit de l’accord signé vendredi soir sous la houlette des Européens. Un accord qui prévoit une élection présidentielle anticipée – au plus tard en décembre –, la formation d’un gouvernement de coalition d’ici à dix jours et un retour à la Constitution de 2004 (voir l'accord sur le site de la présidence ukrainienne)

La prudence est cependant de mise dans les capitales occidentales. Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine ont appelé à ce que l’accord de vendredi soit appliqué « rapidement ». Selon le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, l’accord est le « mieux qu’on pouvait espérer ». « Soyons prudents, a-t-il ajouté, car la situation économique reste épouvantable et puis il va falloir suivre (la mise en œuvre de l’accord) ». « Il y a eu des crimes. Il faut que tout cela fasse l’objet d’une enquête et qu’on en tire les conséquences », a-t-il averti.



22/02/2014
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