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CANNES : L'UMP DIVISEE SUR L'AFFAIRE TABAROT

Alpes-Maritimes: l’affaire Tabarot fracture l'UMP

|  Par Ellen Salvi et Marine Turchi

Dans les Alpes-Maritimes, où copéistes et fillonistes sont en guerre, l’affaire Tabarot fissure la citadelle mise en place par la numéro deux de Jean-François Copé. Au Cannet, où Michèle Tabarot est députée et maire, l’omerta persiste. À Cannes en revanche, où son frère Philippe Tabarot est candidat aux municipales, les langues se délient.

Partage

Circonscrire l’incendie à tout prix. Mise en difficulté par l’affaire espagnole qui touche son plus proche collaborateur ainsi que son frère aîné, Michèle Tabarot n’a plus réuni les élus de sa ville du Cannet (Alpes-Maritimes) depuis le mois d’avril. Initialement prévu en juillet, le premier conseil municipal depuis les révélations de Mediapart devrait finalement avoir lieu début août, en plein creux estival. La numéro deux de l’UMP redouterait-elle des questions prévisibles de ses opposants sur l’affaire ?

Son frère aîné, le promoteur Roch Tabarot, est mis en examen en Espagne pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions d'euros. L’implication dans la société de Frank Mezzasoma, proche collaborateur de Michèle Tabarot et trésorier départemental de l’UMP, ainsi que plusieurs témoignages, permettent aux victimes de suspecter des financements politiques illégaux des campagnes de la numéro deux de l’UMP et de son frère Philippe, secrétaire national de l’UMP, conseiller général et municipal de Cannes.

Les Tabarot peinent à répliquer à une affaire qui prend de l’ampleur localement, tant sur le plan judiciaire que politique. Cette semaine, l’association espagnole des victimes du groupe immobilier de Roch Tabarot (Asociacion de perjudicados del grupo Riviera) – qui représente 250 personnes – et son président Enrique Behem, se sont joints à la plainte déposée en juin pour « escroquerie en bande organisée », « abus de biens sociaux » et « blanchiment » contre Roch Tabarot, Frank Mezzasoma et “X...”. Mi-juillet, le parquet avait déjà annoncé à Mediapart l’audition de l’un des plaignants.

Michèle Tabarot et ses frères Philippe et Roch Tabarot.Michèle Tabarot et ses frères Philippe et Roch Tabarot.© dr

L’affaire provoque aussi des remous politiques. Au Cannet, où Michèle Tabarot est députée et maire, comme à Cannes, où son frère Philippe est candidat aux municipales, les révélations de Mediapart font jaser.

Même dans la ville de la numéro deux de l’UMP, d’ordinaire soigneusement verrouillée, l’opposition se met en branle. « Mediapart a porté des coups importants dans le système. Pour la première fois, la citadelle vacille et devient prenable », affirme Laurent Toulet, chef de file de l’opposition divers droite. « Les employés municipaux se passent les articles, les élus de l’opposition sont accueillis plus chaleureusement », note-t-il, en promettant que « les langues vont se délier ».

La mairie du Cannet.La mairie du Cannet.© M.T. / Mediapart

Début juillet, Toulet a rejoint l’antenne locale de l’association anti-corruption Anticor. Son responsable, Jean-Christophe Picard, se réjouit de pouvoir désormais « développer ses activités dans le bassin cannois, compte-tenu de l'actualité, notamment celle liée à la famille Tabarot ». Une réunion Anticor consacrée à l’affaire est d'ores et déjà prévue à la rentrée. Toulet et ses colistiers comptent aussi questionner Michèle Tabarot lors du prochain conseil municipal. « Mais pour qu’on bouge, encore faut-il qu’on puisse intervenir et avoir une date pour le conseil municipal ! » se désole l’élu.

À gauche, on se réjouit de voir enfin l’affaire espagnole explorée par la presse, mais on s’interroge sur l’opportunité de monter au créneau. « Si on insiste trop sur l’affaire, ce sera contre-productif. Michèle Tabarot joue les victimes et les gens adorent les victimes... », prévient José Garcia Abia, chef de file des élus PS. Le socialiste note pourtant un changement au Cannet. « Ça a été très chaud les premiers jours, en mairie l’ambiance était exécrable, Michèle Tabarot était très autoritaire », rapporte-t-il. « Les gens que je rencontre sont surpris, beaucoup sont scandalisés. Certains disent “Trois mandats, ça suffit, on ne votera plus pour elle, il faut que ça change”. »


Dans les Alpes-Maritimes, où copéistes et fillonistes sont en guerre, l’affaire Tabarot fissure la citadelle mise en place par la numéro deux de Jean-François Copé. Au Cannet, où Michèle Tabarot est députée et maire, l’omerta persiste. À Cannes en revanche, où son frère Philippe Tabarot est candidat aux municipales, les langues se délient.

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Circonscrire l’incendie à tout prix. Mise en difficulté par l’affaire espagnole qui touche son plus proche collaborateur ainsi que son frère aîné, Michèle Tabarot n’a plus réuni les élus de sa ville du Cannet (Alpes-Maritimes) depuis le mois d’avril. Initialement prévu en juillet, le premier conseil municipal depuis les révélations de Mediapart devrait finalement avoir lieu début août, en plein creux estival. La numéro deux de l’UMP redouterait-elle des questions prévisibles de ses opposants sur l’affaire ?

Son frère aîné, le promoteur Roch Tabarot, est mis en examen en Espagne pour une escroquerie immobilière estimée à 72 millions d'euros. L’implication dans la société de Frank Mezzasoma, proche collaborateur de Michèle Tabarot et trésorier départemental de l’UMP, ainsi que plusieurs témoignages, permettent aux victimes de suspecter des financements politiques illégaux des campagnes de la numéro deux de l’UMP et de son frère Philippe, secrétaire national de l’UMP, conseiller général et municipal de Cannes.

Les Tabarot peinent à répliquer à une affaire qui prend de l’ampleur localement, tant sur le plan judiciaire que politique. Cette semaine, l’association espagnole des victimes du groupe immobilier de Roch Tabarot (Asociacion de perjudicados del grupo Riviera) – qui représente 250 personnes – et son président Enrique Behem, se sont joints à la plainte déposée en juin pour « escroquerie en bande organisée », « abus de biens sociaux » et « blanchiment » contre Roch Tabarot, Frank Mezzasoma et “X...”. Mi-juillet, le parquet avait déjà annoncé à Mediapart l’audition de l’un des plaignants.

Michèle Tabarot et ses frères Philippe et Roch Tabarot.Michèle Tabarot et ses frères Philippe et Roch Tabarot.© dr

L’affaire provoque aussi des remous politiques. Au Cannet, où Michèle Tabarot est députée et maire, comme à Cannes, où son frère Philippe est candidat aux municipales, les révélations de Mediapart font jaser.

Même dans la ville de la numéro deux de l’UMP, d’ordinaire soigneusement verrouillée, l’opposition se met en branle. « Mediapart a porté des coups importants dans le système. Pour la première fois, la citadelle vacille et devient prenable », affirme Laurent Toulet, chef de file de l’opposition divers droite. « Les employés municipaux se passent les articles, les élus de l’opposition sont accueillis plus chaleureusement », note-t-il, en promettant que « les langues vont se délier ».

La mairie du Cannet.La mairie du Cannet.© M.T. / Mediapart

Début juillet, Toulet a rejoint l’antenne locale de l’association anti-corruption Anticor. Son responsable, Jean-Christophe Picard, se réjouit de pouvoir désormais « développer ses activités dans le bassin cannois, compte-tenu de l'actualité, notamment celle liée à la famille Tabarot ». Une réunion Anticor consacrée à l’affaire est d'ores et déjà prévue à la rentrée. Toulet et ses colistiers comptent aussi questionner Michèle Tabarot lors du prochain conseil municipal. « Mais pour qu’on bouge, encore faut-il qu’on puisse intervenir et avoir une date pour le conseil municipal ! » se désole l’élu.

À gauche, on se réjouit de voir enfin l’affaire espagnole explorée par la presse, mais on s’interroge sur l’opportunité de monter au créneau. « Si on insiste trop sur l’affaire, ce sera contre-productif. Michèle Tabarot joue les victimes et les gens adorent les victimes... », prévient José Garcia Abia, chef de file des élus PS. Le socialiste note pourtant un changement au Cannet. « Ça a été très chaud les premiers jours, en mairie l’ambiance était exécrable, Michèle Tabarot était très autoritaire », rapporte-t-il. « Les gens que je rencontre sont surpris, beaucoup sont scandalisés. Certains disent “Trois mandats, ça suffit, on ne votera plus pour elle, il faut que ça change”. »



30/07/2013
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