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BURGERFRITE REUSSI: HOLLANDE:OBAMA POUR LA CROISSANCE

Hollande découvre son nouveau monde François Hollande et Barack Obama dans le bureau ovale, le 18 mai 2012. François Hollande et Barack Obama dans le bureau ovale, le 18 mai 2012. (REUTERS) - A + 994 Tweeter Envoyer Abonnez-vous à partir de 1€ Récit Crise de l’euro, croissance, Afghanistan et hamburgers… Vendredi à la Maison Blanche, les présidents français et américain ont abordé les sujets chauds du moment. Par Laure Bretton Envoyée spéciale à Washington Goodbye Tulle, good morning America. Les vendredis de François Hollande se suivent mais ne se ressemblent pas. La semaine dernière, tout juste président élu, le socialiste disait au revoir à la Corrèze. Sept jours plus tard, il a traversé l’Atlantique pour plonger dans le grand bain diplomatique. Enchaînant en une journée un entretien avec Barack Obama à la Maison Blanche, un déjeuner avec la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, avant une entrevue avec le Premier ministre britannique, David Cameron, et une soirée de discussions à Camp David, la résidence des présidents américains, pour le G8. Après ses débuts sur la scène internationale mardi à Berlin, c’est «a very strong start» («un départ conséquent») pour Hollande, a complimenté le président américain à l’issue de leur rendez-vous dans le Bureau ovale qui a duré plus longtemps que prévu : une heure dix avec les délégations et vingt minutes de tête-à-tête. «Grexit». «Le courant est passé tout de suite», s’est félicité le conseiller politique de François Hollande, Aquilino Morelle, dans les jardins présidentiels. De fait, détendus dans leurs fauteuils en cuir sous le portrait de George Washington, les deux hommes ont semblé humainement sur la même longueur d’ondes. Ouvrant et clôturant leur conférence de presse commune par un ping-pong de bons mots. Du haut de son expérience présidentielle de quatre ans, Barack Obama a expliqué à François Hollande qu’il ne pourrait hélas plus conduire son scooter - «les services secrets ne te laisseront pas faire» - et vanté son mémoire rédigé dans les années 70 sur l’économie des fast-foods américains. Mise en garde d’Obama dans un large sourire : pas question de critiquer les cheeseburgers de Chicago, sa ville natale, qui accueille le sommet de l’Otan ce week-end. Message reçu par Hollande : «Je ne saurais leur trouver quelque défaut que ce soit.» Mais les plats de résistance du jour s’appelaient croissance, Grèce et Afghanistan. Sur l’Europe, «nous devons trouver une approche responsable combinant consolidation budgétaire et soutien fort à la croissance», a attaqué Obama, attendant des discussions «cruciales» au G8 ce samedi. Mêler croissance et discipline budgétaire, c’est le credo de campagne de Hollande, qui s’est félicité de cette «convergence» avant de dévier sur la Grèce, dont la crise de la dette menace la stabilité de la zone euro. Le président français a continué son speech à la deuxième personne du pluriel, un «nous» semblant inclure Obama, même si ce dernier n’a pas évoqué la crise grecque explicitement. «Nous avons la même conviction : que la Grèce doit rester dans la zone euro et que tous les efforts doivent être faits par les uns et par les autres pour y parvenir», a indiqué le président français alors que certains parlent de plus en plus ouvertement d’un «Grexit», un scénario de sortie de la Grèce de la zone euro. Preuve que l’agenda de cette première visite aux «Etats-Unis d’Amérique» - selon les mots de François Hollande - était principalement économique, Pierre Moscovici, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances fait partie de la délégation française au côté du chef de la diplomatie, Laurent Fabius, tous deux installés derrière un gros canapé de velours vert pâle. Sur l’Afghanistan, la rencontre a permis à Hollande de confirmer de vive voix à Obama sa décision de retirer les «troupes combattantes» françaises d’ici à la fin de l’année. Soit un an avant la date prônée par Nicolas Sarkozy et deux ans avant celle annoncée par les Américains. «Il n’y a pas de difficulté d’ordre stratégique avec nos alliés américains», assure la partie française. Sauf que les Etats-Unis veulent voir la France s’engager sur l’après-2014. «Bonne intelligence». Le soutien de Paris sera «d’une autre nature, une autre forme» et se fera «en bonne intelligence avec nos alliés», a donc promis Hollande. Mais de précision, aucune : ni sur la participation financière de la France au développement de l’Afghanistan - «Une demande nous a été adressée. Nous avons entendu la demande», a simplement commenté Hollande - ni sur le nombre de formateurs militaires français. «Quand la France et les Etats-Unis se mettent d’accord, le monde peut avancer», a estimé le président français en conclusion. Sur le livre d’or de la Maison Blanche, il a remercié son hôte de l’avoir reçu «avec simplicité et amitié» avant d’ajouter : «Une nouvelle page des relations entre nos deux pays s’ouvre.» Conclusion gastronomico-diplomatique d’Obama : «Les cheeseburgers vont très bien avec les frites.» Lesquelles, aux Etats-Unis, s’appellent french fries.


19/05/2012
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