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BERNARD ARNAULT, made in France, capitaux exilés en Belgique

Emoi

23 janvier 2013 à 23:06 (Mis à jour: 24 janvier 2013 à 08:12)
 
Par NICOLAS DEMORAND

Un conte de la mondialisation, à la fois extraordinaire et banal. L’histoire d’un entrepreneur ayant construit un empire sur le made in France et ce qui s’y rattache : l’art de vivre, de fabriquer, de s’habiller, de vinifier, de voyager. Le luxe et l’excellence de marques nobles, anciennes, autrefois artisanales et désormais portées à l’échelle industrielle, pour une clientèle planétaire qui souhaite s’offrir le frisson distinctif de la fringue griffée et du sac à logo. Bernard Arnault aura eu le génie de créer et de sans cesse entretenir ce désir mondial, se hissant du même coup au summum de la richesse personnelle. L’enquête que publie aujourd’hui Libérationdémontre que cette fortune a été patiemment, secrètement déménagée en Belgique, destination décidément prisée au-delà d’un certain niveau de revenus. A priori rien d’illégal : juste la banale ingéniosité des maîtres de la mondialisation, qui ignorent les frontières et semblent oublier les pays qui les ont faits rois. D’où l’émoi et la polémique nationale suscités par la nouvelle de sa demande de nationalité belge, peut-être pour des raisons fiscales, même s’il n’a cessé de le démentir. Mais pourquoi diable vouloir à ce point devenir belge ? En refusant de s’expliquer clairement et publiquement sur la manière dont il gère un patrimoine industriel de premier plan, sur l’avenir qu’il lui imagine, la manière dont il souhaite en assurer la pérennité, Bernard Arnault prend le risque d’alimenter le soupçon, de nuire à l’image de ses marques et de fragiliser l’ensemble des employés qui les font vivre. Sans compter qu’il fait trop vite l’impasse sur la nécessité d’exemplarité et de transparence des élites économiques, particulièrement par temps de crise.

Emoi

23 janvier 2013 à 23:06 (Mis à jour: 24 janvier 2013 à 08:12)
 
Par NICOLAS DEMORAND

Un conte de la mondialisation, à la fois extraordinaire et banal. L’histoire d’un entrepreneur ayant construit un empire sur le made in France et ce qui s’y rattache : l’art de vivre, de fabriquer, de s’habiller, de vinifier, de voyager. Le luxe et l’excellence de marques nobles, anciennes, autrefois artisanales et désormais portées à l’échelle industrielle, pour une clientèle planétaire qui souhaite s’offrir le frisson distinctif de la fringue griffée et du sac à logo. Bernard Arnault aura eu le génie de créer et de sans cesse entretenir ce désir mondial, se hissant du même coup au summum de la richesse personnelle. L’enquête que publie aujourd’hui Libération démontre que cette fortune a été patiemment, secrètement déménagée en Belgique, destination décidément prisée au-delà d’un certain niveau de revenus. A priori rien d’illégal : juste la banale ingéniosité des maîtres de la mondialisation, qui ignorent les frontières et semblent oublier les pays qui les ont faits rois. D’où l’émoi et la polémique nationale suscités par la nouvelle de sa demande de nationalité belge, peut-être pour des raisons fiscales, même s’il n’a cessé de le démentir. Mais pourquoi diable vouloir à ce point devenir belge ? En refusant de s’expliquer clairement et publiquement sur la manière dont il gère un patrimoine industriel de premier plan, sur l’avenir qu’il lui imagine, la manière dont il souhaite en assurer la pérennité, Bernard Arnault prend le risque d’alimenter le soupçon, de nuire à l’image de ses marques et de fragiliser l’ensemble des employés qui les font vivre. Sans compter qu’il fait trop vite l’impasse sur la nécessité d’exemplarité et de transparence des élites économiques, particulièrement par temps de crise.



24/01/2013
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