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AFFAIRE COPE: LES MAUVAIS COMPTES ET LES BONS AMIS DE PYGMALION

Affaire Copé: les mauvais comptes et les bons amis de Bygmalion (médiapart1)

|  Par François Krug

La société Bygmalion, au cœur de l'affaire Copé depuis les révélations du Point, apparait comme une machine à recycler les cadres de l'UMP. Par ailleurs, selon les chiffres réunis par Mediapart, Bygmalion a enregistré une perte de plus d’un million d’euros en 2012. Soit l’année où les contrats signés avec l’UMP et la campagne de Sarkozy auraient dû gonfler les bénéfices...

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Les révélations de l'hebdomadaire Le Point sur la facturation des meetings de la campagne présidentielle arrivent au pire moment pour Bygmalion : depuis plusieurs mois, le groupe est engagé dans une discrète réorganisation, pour se repositionner comme un prestataire de services sans histoires. En vitrine, un nouveau logo et bientôt un nouveau site. En coulisses, surtout, le départ de Bastien Millot, le plus médiatique des deux co-fondateurs, mis en cause pour les contrats passés avec l’UMP mais aussi avec France Télévisions, son ancien employeur.

Si l’affaire tombe mal, c’est aussi parce que la situation financière de Bygmalion n’est pas aussi confortable qu’on pourrait le croire. La maison-mère et ses filiales n’ont pas publié leurs comptes depuis 2009. Mais selon les chiffres réunis par Mediapart, Bygmalion SAS a enregistré une perte de plus d’un million d’euros en 2012. L’année, justement, où les contrats signés avec l’UMP et la campagne de Nicolas Sarkozy auraient dû gonfler les bénéfices, puisque, selon Le Point, l'agence de communication a touché de l'UMP « huit millions d'euros pour avoir organisé les meetings de la campagne 2012 ».

Bastien MillotBastien Millot © DR

La réorganisation a commencé au printemps dernier. Depuis sa création en 2008, Bygmalion était géré par une présidence et une direction générale tournantes entre les deux co-fondateurs, Bastien Millot et Guy Alves. Lors d’une assemblée générale le 20 juin, le premier a démissionné de la présidence. Le second l’a logiquement remplacé, mais la direction générale est restée vacante. La démission de Bastien Millot est devenue effective fin août. Il n’est désormais plus que simple actionnaire, avec près d’un quart du capital.

« Mon départ est tout à fait naturel et volontaire », nous assure-t-il. Tout simplement, il n’aurait « pas souhaité devenir directeur général », préférant se consacrer à des « projets personnels ». Sa chronique quotidienne consacrée aux médias sur Europe 1, ses cours à Sciences-Po Paris, et son prochain livre, consacré au « lynchage médiatique » : « C’est vous dire si j’ai été visionnaire. Je rajouterai un chapitre nourri en tant qu’observateur et acteur de la séquence que nous vivons. »

Bygmalion traversait déjà une séquence difficile lorsque Bastien Millot a démissionné. Depuis l’automne 2012 et la bataille pour la présidence de l’UMP, les fillonistes dénonçaient le nombre et le montant des contrats conclus par le parti avec la société de Bastien Millot et Guy Alves, tous deux anciens collaborateurs de Jean-François Copé. En cause : l’organisation de meetings (via la filiale Event & Cie), mais aussi des missions de conseil ou encore des sessions de formation des élus (avec la filiale Doxeo).



03/03/2014
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